7 critiques infondées sur l’astrologie : réponses d’un astrologue

Horoscope de magazine, décalage du zodiaque (« vous n’êtes pas du signe que vous croyez »), signe du serpentaire, effet barnum, le sort de Pluton ou encore l’idée d’un destin inexorable inscrit dans le ciel de naissance, nous abordons dans cet article les sujets qui fâchent sans langue de bois !

L’astrologie reste une discipline controversée et je le comprends car elle est en général mal défendue, soit par des gens dont ce n’est pas le métier (des amateurs ou semi-amateurs), soit par les quelques stars médiatisées de la profession qui ne sont aucunement représentatives de la majorité des personnes qui pratiquent honnêtement le discipline, j’entends par là à la fois scrupuleusement et avec cœur. Il est donc temps de tordre le cou à un certain nombre d’idées reçues et de faux arguments habituellement utilisés pour dénigrer l’astrologie et faire du buzz.

Les horoscopes de magazine, c’est de l’astrologie (euh, non.)

C’est bien sûr la première confusion à dissiper :

– Sauf de rares exceptions médiatiques, ils ne sont pas rédigés par des astrologues professionnels, les textes en sont régulièrement recyclés, ils sont juste destinés à amuser, attirer le lecteur et éventuellement caser de la publicité.

– ils sont d’ailleurs d’usage très récent (En France, sans doute dans Marie-Claire juste avant la seconde guerre mondiale) – En réalité, personne ne les prends au sérieux, à commencer par ceux qui les publient. – Ils reposent sur des effets d’annonces spectaculaires, du style (« vous allez gagner aux jeux, tromper votre partenaire ou être malade »), et qui devraient concerner 1/12 de la population mondiale, ce qui est évidemment absurde) -Enfin et surtout, ils reposent sur une base astrologique tout à fait insuffisante.

On peut conclure en disant que l’astrologie de magazine est à l’astrologie ce que les conseils minceur de ces mêmes magazines sont à la nutrition : une parodie et une plaie ! D’ailleurs, on ne saurait critiquer un corps de métier pour ce qu’il ne fait pas et un véritable astrologue ne fait pas d’horoscope de magazine !

La précession des équinoxes, un zodiaque décalé ou inversé (vous n’êtes pas du signe que vous croyez ? Et bien si.)

Bien qu’un courant minoritaire (et également très récent, vers 1940 là aussi) de l’astrologie revendique une adéquation entre signe et constellation (c’est à dire que l’on serait d’un signe parce que le soleil serait dans la constellation de ce signe au moment de notre naissance), l’écrasante majorité des astrologues utilisent un zodiaque dit « tropique », c’est à dire un zodiaque basé sur les saisons.

On est par exemple « Taureau » parce que l’on nait à la fin avril ou au début mai par exemple.

Et les premiers astrologues ont pris un repère céleste pour cette tranche de temps, en remarquant qu’à l’époque, le soleil traversait alors (il y a 2500 ans) la constellation du Taureau. On a donc appelé cette portion de l’année « Signe du Taureau » mais les attributs qu’on accorde au Taureau ne sont aucunement issus de la constellation : ils sont issus de l’observation (lente étude des gens nés à ce moment de l’année).

Autrement dit, si nos ancêtres astrologues avaient plutôt choisi de prendre une appellation en fonction de ce qui se passait sur terre au lieu de ce qu’il y avait dans le ciel à cette période de printemps, on aurait pu dire que les gens du Taureau était des gens du signe de la Fleur ou encore des gens du signe de la Chaleur revenue.

Bien sûr, certains moyens mnémotechniques ont été construits au fil de siècle autour des symboles retenus et vous trouverez par exemple des textes qui vous parlent du Taureau comme d’un « ruminant psychique » ou quelqu’un « d’un peu lourd ».

Mais, en dehors du fait que ces associations d’idées ne sont pas toujours judicieuses, elles ne sont pas fondatrices.

Pour reprendre encore notre exemple, si la soleil, entre fin avril et mai, avait été désigné comme le signe de la Fleur, ne doutons pas que l’esprit ingénieux et poétique humain aurait trouvé d’autres correspondances pour faire coïncider le caractère observé et la nature du symbole utilisé : d’ailleurs, il n’est pas difficile d’imaginer comment le caractère du Taureau auraient pu être « collés » à l’image de la fleur (calme, champêtre, esthétique, placide, etc.).

Bref, il ne faut donc pas prendre les choses à l’envers : ce n’est pas la constellation qui a donné un signe et une symbolique. C’est un signe (autrement dit une période de l’année, une tranche de jours identifiées sur terre) qui s’est vu attribué une portion du ciel sur laquelle un symbolisme s’est élaboré.

D’ailleurs, les constellations utilisées dans le zodiaque sont de taille très différentes alors que nos signes constituent une division mathématique en 12 portions égales (correspondant aux douze lunaisons de l’année solaire) et cela est en soi la preuve que le zodiaque ne se « découpe pas » selon les constellations, que les constellations sont juste un repère pour diviser le temps (l’année solaire exactement). en effet, si le point de départ était les constellation, alors les signes seraient très logiquement inégaux, en rapport avec la taille des constellations.

Jouer du violon...

Le fait que le soleil, du fait de la procession des équinoxe, ne traversent plus les mêmes constellations au même moment qu’auparavant ne change donc rien !

Quelqu’un qui nait taureau nait dans ce signe parce qu’il nait à une certaine période de l’année que l’on a fait correspondre à un symbole, un signe. Mais en soi (et tout les livres un tant soit peu sérieux d’astrologie le présente ainsi, le zodiaque est un ruban imaginaire faisant le tour de la terre, un concept.

Confondre signe et constellation, c’est au fond comme confondre jour de la semaine et planète. Ce n’est en effet pas parce que le nom du Mardi est issu de celui de la planète Mars qu’il se produit tous les mardis un phénomène astronomiques ou astrologiques quelconque avec Mars ! Autrement dit, « signe du Taureau » tout comme « Mardi » sont juste des noms.

Tout ce que le nom des signes signifie (leur sens et leur essence) est issu de l’observation et de l’expérimentation humaine.

Dans le même esprit, on balayera l’idée que le zodiaque peut être « inversé » selon que l’on nait dans l’hémisphère Nord ou dans l’hémisphère Sud car c’est exactement la même situation : certes, les constellations au dessus de la tête d’un norvégien et d’un australien ne sont pas les mêmes mais cela ne change rien à sa date de naissance.

Le 13eme signe : le serpentaire (Qui est de ce signe ? Personne.)

Même chose que le point précédent car même raisonnement faux à la base : puisque le zodiaque n’est pas issu des constellations, il ne fait aucune différence que le soleil passe brièvement par la constellation intermédiaire du Serpentaire (qui chevauche celle du Scorpion et du Sagittaire, vers fin novembre). Il s’agit là d’un phénomène astronomique indépendant de l’astrologie. Répétons-le : les constellations choisies ne sont que des repères arbitraires pris il y a des milliers d’années pour nommer une période de l’année terrestre.

L’astrologie ne fonctionne que grâce à l’effet Barnum (Oui dans certains cas, mais non si on la pratique avec rigueur !)

L’effet Barnum est en quelque sorte le fond de commerce de tous les mentalistes, voyants, parapsychique, cartomancien(ne) et astrologue de peu de talents, qu’ils s’en servent d’ailleurs consciemment ou soient simplement d’habiles orateurs s’illusionnant eux-mêmes (et au final, j’en connais autant dans les deux camps).

Oui, on peut faire des descriptions suffisamment vagues pour être sûr de taper juste, oui on peut encore faire des déclarations assez contradictoires pour que la personne ne retienne au final que ce qui l’arrange, que ce qu’elle veut bien croire.

Mais tous ceux qui connaissent mon travail (comme celui d’autres astrologues professionnel(le)s scrupuleux) savant aussi qu’un thème peut dresser un portrait tranché (qui ne correspond pas à n’importe qui) ou même décrire une tonalité, un moment de vie très spéciale dans lequel la personne se trouve, elle, et pas son voisin ou sa cousine…

Tout cela est au final seulement une question de professionnalisme, d’engagement, d’étude, de sérieux.

Certains charlatans profitent de l’intérêt notoire pour l’astrologie afin de se remplir les poches en disant n’importe quoi et en ne fournissant aucun travail, c’est une réalité, en astrologie comme dans beaucoup d’autres métiers.

Mais si l’astrologie n’existait pas, ils se servirait d’autres choses (et ils ne se gênent d’ailleurs pas pour usurper plusieurs casquettes : exorciseur, marabout et autres…Cela fait d’ailleurs des années que je pointe du doigt ces pratiques scandaleuses de l’astrologie.

Planète en astrologie

Comment être d’accord avec les astrologues puisqu’ils ne sont pas d’accord entre eux ? (oui mais des fois, je ne suis même pas d’accord avec moi-même)

En effet, on peut aller voir plusieurs astrologues qui, chacun, nous donnera une interprétation de notre thème.

Et si on doit exclure les interprétations fantaisistes faites sans talents ou générées par ordinateur, plusieurs astrologues de qualité peuvent par contre très bien interpréter le thème sous des angles différents.

Car un thème natal est si vaste qu’il oblige à effectuer des choix et à mettre le focus sur un certain nombre de choses, ce qui ne signifie pas que l’astrologue ne sera pas d’accord, et ne reconnaitra pas la justesse, du travail d’une consœur ou d’un confrère.

C’est seulement que chacun, en fonction de sa sensibilité et des techniques qu’il utilise, va fournir à la personne une vision spécifique (et souvent spécialisée d’ailleurs) de son ciel de naissance.

Aucun astrologue ne prétend être exhaustif en se livrant à cet exercice !

On peut revenir des centaines de fois sur un thème et si on devait en explorer toutes les pistes, tous les possibles, on pourrait écrire des centaines de pages par personne et par thème !

Il est évident que chaque astrologue va être sensible à certaine chose, va vouloir communiquer certaines informations qu’il pense prioritaires et qui correspondent à son approche individuelle de l’astrologie.

On peut proposer une comparaison : si vous demandez à différents photographes des portraits de vous, chacun va faire selon sa technique et sa sensibilité : aucune de ses photos ne sera identique et pourtant, toute seront « vous », vu sous des angles différents, avec une lumière différente, une technique photographique différente et un certain nombre de « parti pris » du photographe.

Et avec un peu de chance, chaque photographe pensera que son travail est celui qui vous met le plus en valeur (sinon, il l’aurait fait autrement) tout en reconnaissant la qualité des photos d’autres professionnels quand cette qualité est objectivement présente.

C’est la même chose en astrologie. Il y a bien un « art d’interpréter » mais cela ne signifie pas que l’outil en tant que tel fonctionne mal ou n’est pas objectif : l’astrologie, comme l’appareil du photographe, est un outil éprouvé : à chacun de s’en servir pour produire un résultat satisfaisant, sachant que chaque résultat différera en fonction de qui utilise l’outil !

Le thème représente notre personnalité et notre destin (non, et si c’était le cas, autant se jeter de suite par la fenêtre)

Dans l’absolu, tout thème est en devenir, même celui d’un octogénaire : la vie est évolution et le thème ne la fige pas, il n’est que potentiel. C’est plus important encore chez l’enfant et l’ado mais on « n’est pas son thème », on s’en inspire.

Quand au destin, au karma, il existe et c’est une donnée importante mais il n’enferme pas dans un scénario pré-écrit qu’on se contenterait de jouer toute sa vie durant, sans possibilité d’en modifier la trame, de réécrire l’histoire.

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous invite à consulter quelques articles dédiés:

Réflexions sur l’astrologie et le libre-arbitre

Réflexions sur l’astrologie vue sous l’angle bouddhiste

Réflexions sur l’astrologie karmique.

Pluton n’est même plus une planète et les astrologues continuent de l’utiliser (et on va continuer les ami(e)s !).

Où est le problème ? Pluton n’a pas disparu de l’espace pour autant ni changé son orbite… on a juste décidé de le classer dans une autre catégorie (celle des planètes naines).

En quoi ce changement de nomenclature astronomique (et la querelle d’astronome qui en est à l’origine) est-il censé affecter l’astrologie ?

D’ailleurs, soulignons que l’astrologie utilisent bien d’autres corps que les seules planètes : le Soleil, qui est notre étoile, la Lune, qui est notre satellite, Chiron, qui est un astéroïde…

De plus, ce déclassement de planète à planète naine est plein de sens, comme j’en parle dans le chapitre Correspondances astronomiques du signe du Scorpion.

Philippe REGNICOLI

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