De l’astronomie à l’astrologie (2)

Nous avons vu dans la première partie de ce dossier que l’observation et la connaissance astronomique du soleil, de Mercure, de Vénus, de la Lune (et de notre bonne vieille terre) pouvait apporter de précieux enseignements sur le plan symbolique et, par delà, astrologique. Dans cette seconde partie, nous continuerons nos investigations spatiales avec Mars, Cérès et les astéroïdes ainsi que les deux géants du ciel : Jupiter et Saturne.

Mars et les astéroïdes

Mars, au relief ravagé

Quatrième planète du système solaire et dernière planète tellurique, Mars partage avec la Terre et Vénus beaucoup de caractéristiques. Il est cependant plus petit, 6800 km de diamètre (à peu près la moitié de la Terre). Sa composition est très proche de celle de la Terre, à l’exception de ce qui fait sa particularité la plus connue, sa couleur rouge (disons rougeâtre) : Mars possède un sol extrêmement riche en oxyde de fer. Cette couleur rouge est visible depuis la Terre où l’on peut distinctement percevoir cet éclat rougeâtre, si bien que Mars est surnommé la « planète rouge » en opposition à la Terre, la « planète bleue ». Mars est effectivement visible à l’œil nu avec une magnitude maximale de -2,8, ce qui lui donne une luminosité relativement importante, mais moins impressionnante que Vénus ou même que Jupiter.

Mars se distingue par une géographie très impressionnante, la plus contrastée des planètes : Mars a déjà le privilège de présenter le plus haut sommet connu du système solaire : le mont Olympus, qui culmine à 27000m !!! Ce qui le rend 6 fois plus haut que le mont Everest (point culminant de la Terre) pour une planète 2 fois plus petite.

Le canyon de Mars, la Valles Marineris, est une formation extraordinaire également, c’est une véritable balafre sur la surface de Mars, qui mesure 4000 km de long, 700 de large et 10 de profondeur (l’Everest pourrait donc y tenir !). Pour comparaison, le Grand Canyon californien n’en fait que 2 de haut et 30 de large, et toujours pour une planète 2 fois plus petite !

Mars est une planète toute en contrastes : si l’hémisphère nord présente des plaines lisses dues à d’anciennes coulées de lave, l’hémisphère sud, lui, montre un relief accidenté, plein de cratères d’impact et de volcans. Le Sud est en moyenne plus haut de 6 km que le Nord. Malgré cela, le Mont Olympus, point culminant de la planète se trouve au Nord, tandis que la Valles Marineris, dont la faille est le point le plus bas de la planète se trouve au Sud.

Également d’un point de vue géologique, les deux hémisphères sont diamétralement différents : le Nord est poudreux, riche en oxyde de fer, le Sud est lisse, plus sombre. Cette différence entre les deux hémisphères viendrait d’un impact colossal qu’aurait subi Mars par un énorme astéroïde (entre 1000 et 2000 km de diamètre).

Mars, contrairement à la Terre et semblablement à Vénus, possède un magnétisme très faible. En effet, le noyau métallique de Mars est complètement solidifié, l’effet « dynamo » est donc impossible mais résiduel, car Mars a eu aussi un noyau liquide.

De même, Mars ne possède plus de volcanisme, mais son relief remarquable (notamment volcanique) montre que ce ne fut pas toujours le cas. Par contre, les volcans peu nombreux mais gigantesques témoignent, contrairement à la Terre où ils sont nombreux mais petits, d’une absence de tectonique des plaques. Mars est donc plus figé que les deux autres grosses planètes telluriques : Vénus et la Terre.

Mars est également pourvu d’un gros contraste de température, d’une moyenne de -63 degrés certes mais variant de 26 degrés à – 143 degrés. Ceci est du, certes à l’éloignement du Soleil (Mars reçoit moitié moins de chaleur que la Terre) mais également à une atmosphère très peu dense (contrairement à Vénus qui enregistre les record de pression) et à l’absence d’océans d’eau liquide (contrairement à la Terre).

Pourtant Mars aurait connu l’eau liquide, mais la dissipation progressive de l’atmosphère a provoqué la disparition de l’hydrosphère marsienne. En effet, une pression plus importante est nécessaire pour garder de l’eau. L’absence de magnétisme de Mars ne serait pas étrangère à cette histoire, en effet privés de magnétosphère comme sur la Terre, les vents solaires ont littéralement balayé l’atmosphère de Mars.

Si Mars n’a plus d’eau liquide, il lui reste cependant des calottes polaires.

Mars dispose de deux compagnons dans sa course autour du Soleil, deux petits satellites :

Phobos, le plus proche et le plus grand, est un objet petit et irrégulier. Sa plus grande dimension est de 27 km. Il semblerait que Phobos finira par s’écraser sur Mars dans certainement 11 millions d’années. – Deimos, le plus petit et le plus lointain, est tout aussi irrégulier que Phobos. Sa plus grande dimension est de 15 km.

Mars ressemble beaucoup à la Terre. Il présente pourtant, contrairement à elle et à Vénus, une très grande hétérogénéité. Planète de contrastes, la mise en rapport avec l’affrontement, le combat, la tension que fait l’astrologie devient plus parlante.

Mars donne effectivement cette impression de violence avec cette géographie extrême. De même ses températures montrent des variations très importantes, mais inversement à Mercure qui est binaire (double), soit froid, soit chaud (chaque hémisphère étant homogène), les variations de Mars offrent plus de nuances d’un point à l’autre. Nous ne sommes donc pas dans le même cas de dualité, mais plutôt dans une situation de violence, de tensions, avec des changements intenses qui montrent une brutalité et une inconstance bien loin de l’attitude constante et homogène de Vénus.

Mars a connu des catastrophes, notamment un traumatisme d’une ampleur considérable : la chute d’un astéroïde géant. De même, le cataclysme programmé de la chute de Phobos (dont le nom signifie « Peur ») sur Mars évoque encore plus l’urgence, l’agressivité, la menace et donc les qualités nécessaires pour se sortir de ces situations : courage, promptitude, réactivité…

Mars se distingue de ses sœurs par son aspect de boule de pierre tandis que Vénus et la Terre sont en continuelle évolution, en mouvements internes. C’est sans doute cette opposition qui est à l’origine du symbolisme de détente des 2èmes et 3ème planètes, et du symbolisme de tension, de crispation de Mars.

Mars s’oppose réellement à Vénus. Il s’agit là des deux planètes sœurs de la Terre, mais tandis que la première va de la Terre au Soleil (force centripète, impact pour la personne elle même : plaisir, attraction, charme, croissance…), le second va de la Terre vers l’extérieur (force centrifuge, impact sur le monde extérieur : action, conquête, combat…). Ensemble ces deux astres se partagent l’influence sur la vitalité et la libido car elles sont les plus proches de la Terre, elles forment un dipôle : Vénus attire ce qu’elle désire, Mars conquiert ce qu’il désire.

Si Vénus est proche de la Terre (harmonie des mouvements, même homogénéité, même taille, même composition) et reste proche de son symbolisme (ce que l’astrologie exprime par l’exaltation de la Lune dans le premier domicile vénusien : le Taureau), Mars, lui, s’oppose à notre planète (petite taille, hétérogénéité, géographie extrême, absence de mouvement interne), son symbolisme s’éloigne ainsi énormément de celui de la Lune (chute de la Lune en Scorpion, deuxième domicile marsien et exil de la Lune en Capricorne, lieu d’exaltation de Mars). Mars avait un destin comparable à celui de la Terre, mais il n’a pas protégé la vie comme elle grâce à une Lune et une magnétosphère. Il a laissé se dissiper son atmosphère, s’est débarrassé de son eau (peut-être est-ce pour ça que nous l’avons assimilé au feu), Mars est donc contraire à la Terre, ses significations s’en éloignent. Autant la Terre et la Lune poussent à l’inertie et à la passivité, autant Mars encourage l’activité, le muscle et le mouvement.

Comme leur planète maîtresse, les Marsiens aiment le contraste et faire pousser des volcans de colère ou de passion gigantesques !

phobos, le lanceur de Lune

Phobos, le lanceur de lune

Tout un champ d’astéroïdes à trier !

Avec Mars nous finissons l’exploration des planètes telluriques, mais avant de passer aux planètes joviennes, nous devons d’abord traverser la ceinture d’astéroïdes. Même si ils sont extrêmement nombreux, ils sont pour la plupart séparés par plusieurs millions de kilomètres. Leur taille est extrêmement variable, du simple grain de poussière au véritable planétoïde de plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à Cérès, le plus gros, de 1000 km de diamètre, désormais classé parmi les planètes naines.

La composition des astéroïdes est également très diversifiée, on en distingue trois catégories : ceux de carbone (les plus externes), ceux de silicate (les plus nombreux), et ceux de métaux (environs 10% surtout de fer et de nickel).

On a longtemps pensé que la ceinture a été formée par la destruction d’une planète à cet endroit. Il semblerait que cette théorie soit fausse car la masse totale des astéroïdes est faible, nettement inférieure à celle de la Lune. Et surtout, la différence de variété des astéroïdes est difficilement explicable s’ils sont tous issus de la même origine.

Il semblerait plutôt qu’il s’agisse d’une planète avortée. En effet, l’accrétion qui aurait dû former l’astre a été perturbée par de multiples collisions entre les premiers corps. Mais surtout, la proximité de Jupiter a balayé par ses résonances orbitales la ceinture d’astéroïdes, empêchant la synthèse de ceux-ci en planète. Il n’est désormais plus possible qu’une planète se forme à cet endroit, pourtant, il reste le centre d’accrétion de cette ceinture : la planète naine Cérès.

L’embryon de la planète avortée

Suite à la découverte d’Eris, les astronomes ont redéfini le terme de planète, celui-ci ne correspond plus à Pluton. Ils ont cependant créé une nouvelle classe d’astres accueillant Pluton et Eris : les planètes naines. Celles-ci sont reconnues par leur forme sphérique et le fait qu’elles n’ont pas fait le vide dans leur orbite. Cette définition correspond aussi à Cérès.

Cérès est non seulement le plus gros des corps de la ceinture (un peu moins de 1000 km de diamètre), mais elle est aussi située au milieu de cette dernière dont elle représente le tiers de la masse. C’est la seule qui a une forme sphérique à cet endroit du système solaire.

Cérès représente ainsi le seul noyau d’accrétion de la ceinture, elle en est le centre, c’est la planète qui aurait dû se former, c’est l’embryon de cette planète ! On parle aussi de protoplanète (Vesta et Pallas aurait peut-être également été dans ce cas).

Cérès a été découverte en 1801 (le 1er janvier, sa découverte inaugure donc le XIXe siècle) par Giuseppe Piazzi. Notons que les Allemands l’ont nommé Héra pour une courte période (intéressant quand on sait que Jupiter a empêché la formation de cette planète !).

A la suite, on découvrit Pallas (1802), Junon (1804), Vesta (1807), puis les autres astéroïdes durant les siècles suivants.

Cérès n’est pas qu’un caillou, elle possède des caractéristiques qui la rapprochent des planètes telluriques : un noyau rocheux, un manteau de glace, certainement même une atmosphère (ténue, certes) et peut-être même un océan d’eau liquide. Ce manteau de glace et cet océan hypothétique sont des indices pour une très éventuelle vie extraterrestre.

Même si Cérès est un astre « mort », il est probable qu’elle ait possédé une tectonique des plaques et un volcanisme avant que sa chaleur ne s’épuise et aboutisse à la situation actuelle.

Les autres astéroïdes

Vesta est le deuxième en taille (à peu près 530 km de diamètre). Elle n’a cependant pas la forme sphérique de Cérès (mais peut-être est-ce dû à une collision). Vesta a la particularité d’être le plus brillant des astéroïdes car sa surface est particulièrement claire (contrairement à Cérès qui est très sombre), elle est même parfois visible à l’œil nu (difficilement cependant).

Viennent ensuite Pallas (520 km de diamètre, quasiment pareille à Vesta), Hygie (400 km), Davida (320 km), Interamnia (310 km), Eunomie (très allongée : 350 km sur 200), Europe (300 km), Junon vient seulement après (230 km), suivent ensuite près de 180 astéroïdes nommés (Herculina, Euphrosyne, Psychée…) et des milliers d’autres sans nom, juste un numéro.

Longtemps oubliée par les astrologues, cette ceinture commence enfin à être prise en compte. Le changement de statut de Cérès aidera forcément à ce que l’on finisse par la considérer comme il se doit : la quatrième planète rapide (avec Mercure, Vénus et Mars).

On comprend que Cérès doit vraiment être considérée comme le centre d’influence de cette ceinture, sa principale représentante, elle-même aurait dû être la planète qui orbitait à cet endroit.

La ceinture d’astéroïde est vraiment une frontière entre les telluriques et les géantes.

Si les telluriques symbolisent des fonctions individuelles, les géantes sont en rapport avec des fonctions collectives. Entre les deux, Cérès et la Ceinture symbolisent le passage de l’individuel au collectif, c’est l’adaptation, la préparation à la rencontre de l’autre. Cérès représente la démarche qui amène à se rendre présentable au monde, elle éduque les planètes précédentes pour que l’individu soit acceptable en société (planètes géantes).

Le domicile de Cérès est la Vierge, ce qui est cohérent puisque le sixième signe du zodiaque est le dernier du premier hémisphère (celui qui correspond à l’évolution individuelle), il prépare au second, correspondant à l’évolution de l’individu dans la société, au contact des autres.

Ainsi, Mars du Bélier évolue en Mars du Scorpion, Vénus du Taureau en Vénus de la Balance, Mercure des Gémeaux en Mercure de la Vierge.

La multitude et la variété des astéroïdes amènent à la nécessité d’une démarche intellectuelle de tri : il faut en effet classer ces astéroïdes en famille.

De plus, Jupiter capte régulièrement des astéroïdes dans sa cour de satellites, nous retrouvons cette notion de choix : lequel sera digne d’accéder au statut de compagnon de Jupiter ? Ou encore, lequel est suffisamment adapté pour passer dans la société ? Cette multitude est aussi vectrice d’angoisses, de difficultés à se définir. Il est difficile de savoir si cette ceinture est un ensemble ou pas. Surtout, l’histoire tragique de la ceinture, portée par Cérès (embryon planétaire), est aussi porteuse de cette angoisse, car Cérès a été empêchée de devenir planète à part entière. Cette limitation de statut peut être mise en rapport avec le manque de confiance en soi, la difficulté à s’assumer.

Notons que le responsable de cet état est Jupiter, Cérès montre d’ailleurs une opposition avec Jupiter. Elle est soumission, angoisse, rationalisation, éducation, limitation, tri, alors que Jupiter est domination, confiance, spiritualité, libération, amplification et synthèse. L’astrologie exprime cette opposition par la chute et l’exil de Cérès dans les signes de régence de Jupiter (Sagittaire et Poissons) et inversement, Jupiter se trouve en exil là où règne Cérès (Vierge et Gémeaux).

Il reste difficile de savoir comment les autres astéroïdes agissent, Pallas et surtout Vesta (la plus brillante), deux autres possibles protoplanètes sont sans doute à regarder de plus près. Par contre, Junon, malgré sa découverte précoce, n’a rien qui la distingue des autres astéroïdes (ce n’est même pas la 4ème en taille), difficile donc de la distinguer d’Hygie ou Davida peu connues mais plus grosses.

Voilà un sacré travail que d’organiser et de trier cette multitude d’astéroïdes. On peut comprendre que les Cérésiens soient angoissés par la tâche que doit assumer leur planète maîtresse. Rendons donc justice à cet astre discret en le mettant enfin dans nos thèmes astraux.

Jupiter et Saturne

Jupiter, le presque Soleil

Avec Jupiter, on aborde une partie du système solaire bien différente : celle des planètes géantes gazeuses. Si les premiers astres étaient majoritairement solides et de taille modeste, les suivants sont constitués principalement de gaz (voire uniquement) et sont de taille très impressionnante.

Jupiter est la planète gazeuse « type », au point que l’on surnomme ce groupe également « planètes joviennes ».

Jupiter est avant tout la plus grosse planète du système solaire, il mesure 143000 km de diamètre, soit plus de 11 fois la Terre ! C’est un géant fait de gaz, principalement d’hydrogène et d’hélium. La composition globale de Jupiter est très proche de la nébuleuse primordiale qui a donné naissance au système solaire et aussi au Soleil lui-même. Jupiter est aussi la planète la plus massive, c’est la seule, avec le Soleil, dont le barycentre (moyenne de la distance pondérée par la masse des astres) est hors de celui-ci. On a vu que son influence gravitationnelle est très grande dans le système solaire, allant jusqu’à interdire à Cérès de devenir une planète à part entière.

Jupiter possède beaucoup de caractéristiques qui le rapprochent d’une étoile. Si Cérès est une planète avortée, Jupiter pourrait très bien être une étoile avortée. Il n’est pas assez massif pour réaliser la fusion atomique qui permet au Soleil de produire chaleur et lumière, cependant, Jupiter est l’une des seules planètes (avec Saturne) à rayonner plus d’énergie qu’il en reçoit du Soleil. En effet, Jupiter produit lui-même sa chaleur (en son centre, la production de chaleur est égale à celle qu’il reçoit du Soleil).

Cette production est la résultante d’un mécanisme qui conduit Jupiter à se contracter sur lui-même. Notre géant perd 2 cm par an, on pense que quand il s’est formé, il était beaucoup plus chaud et deux fois plus grand.

Jupiter est une planète spectaculaire, son atmosphère est perturbée par des vents d’une grande violence et par des tornades titanesques. La plus célèbre est la fameuse « Grande Tache Rouge« . Cette structure est trois fois plus grosse que la Terre, les vents s’y déplacent à 700km/h. Elle est connue depuis plus de 400 ans. Depuis l’an 2000, on a pu observer une autre tache en train de se créer, elle résulte de la fusion de « petites » taches blanches, on la surnomme « petite tache rouge » depuis qu’elle a pris la même couleur que sa célèbre grande sœur.

D’aspect extérieur, Jupiter semble paré de rayures horizontales. Ces bandes ne sont en fait que des nuages et des anticyclones (anticyclones car ils tournent à l’inverse de la planète, ce qui montre des zones de hautes pressions, mais contrairement à la Terre où les surpressions montrent un climat calme, sur Jupiter, il s’agit de tempêtes très violentes), témoins de l’évolution constante et du mouvement perpétuel de Jupiter.

Jupiter a un rôle éminemment sympathique puisqu’il est aussi l’un des astres qui protègent la vie. En effet, Jupiter est un véritable bouclier à astéroïdes et à comètes. Grâce à son champ gravitationnel exceptionnel, Jupiter peut capter les objets qui foncent dangereusement vers le centre du système solaire et qui risqueraient de s’écraser sur la Terre. C’est lui qui reçoit ainsi le plus d’impacts de météorites, il est surnommé « l’aspirateur du système solaire« .

L’illustration la plus spectaculaire de ce rôle de bouclier fut en juillet 1994, la violente rencontre entre Jupiter et la comète Shoemaker-Levy 9. Jupiter a reçu de plein fouet cette comète fragmentée, choc violent dont la luminosité aurait été perçue depuis la Terre.

Jupiter est la planète qui possède la plus grande cour de satellites, ceci étant bien sûr en relation avec sa grande attraction. Il en possède 63 (connus) et on sait qu’il capture régulièrement des astéroïdes de la ceinture (sa réserve de maîtresses !!!) et des comètes qui passaient par là.

Surtout, Jupiter possède 4 énormes satellites que nous allons détailler : les lunes galiléennes, nommées ainsi en l’honneur de ce grand astronome (et astrologue) qui les a découvertes en regardant pour la première fois dans un télescope. Ces quatre lunes ont la particularité d’être des objets aussi gros que Mercure, voire plus gros ! Ils sont nommés en l’honneur des quatre conquêtes les plus célèbres de Zeus : Ganymède, Io, Europe et Callisto.

Ganymède est le plus gros satellite du système solaire, il mesure 5200 km de diamètre, largement plus que Mercure, presque autant que Mars. Ganymède possède toutes les caractéristiques d’une vraie planète : il a une atmosphère (très tenue certes) ; un noyau interne métallique ; sa faible densité, par contre, indique qu’il est composé surtout de glace ; il a la particularité d’être le seul satellite à posséder une magnétosphère et enfin, il a la particularité d’avoir un anneau très fin de débris autour de lui.

Callisto est le troisième satellite le plus important du système solaire (le deuxième est Titan de Saturne) avec 4800 km de diamètre. Callisto est la plus éloignée de toutes les lunes jupitériennes. Elle a la particularité d’être la plus conductrice des lunes sur le plan magnétique : le champ magnétique de Jupiter ne pénètre pas le cœur de Callisto. C’est un astre compact, bien que disposant d’une atmosphère tenue, Callisto est une boule de pierre (peut-être dotée d’un océan glacé). Comme Ganymède, elle possède un disque de débris autour d’elle.

Io est le troisième satellite en taille de Jupiter (mais le quatrième dans le système solaire, le cinquième étant notre Lune), elle mesure 3600 km de diamètre. Elle est par contre la plus proche de lui. Io a la particularité d’être l’objet le plus actif de notre système solaire avec 400 volcans en activités ! Ces volcans peuvent projeter à plus de 500 km d’altitude leur soufre. Sa géographie montre un relief impressionnant avec des montagnes plus grandes que l’Everest. Io possède également une petite atmosphère grâce, notamment, à ce volcanisme important. Par ailleurs, Io interfère sur le champ magnétique de Jupiter (parce qu’elle traverse les lignes de ce champ) générant un peu d’électricité (Io vectrice de la foudre de Jupiter ?). De même, Jupiter envoie énormément d’ondes radio vers la Terre, Io semble les contrôler.

Europe est la plus petite, avec « seulement » 3100 km de diamètre (ce qui la rend cependant bien plus grande que Pluton et Cérès). Europe n’en est pas moins la plus intéressante. Tout d’abord parce que son atmosphère, tenue également, est faite principalement d’oxygène ! Attention, il y en a bien trop pour que nous puissions respirer sur Europe. L’oxygène à cette dose nous brûlerait les poumons. Mais ce n’est pas tout, Europe est recouverte d’une couche de glace, sous laquelle pourrait probablement se trouver un océan liquide. Enfin, la surface relativement lisse du satellite prouve qu’elle possède une tectonique des plaques (contrairement à Callisto par exemple, dont la surface criblée montre une absence de renouvellement). De l’eau, du mouvement, une atmosphère, une planète tutrice qui produit de l’énergie… Tout cela fait d’Europe la candidate numéro 1 pour abriter une forme de vie extraterrestre (attention, il ne s’agirait toutefois pas de petits hommes verts, mais plus de bactéries telles qu’on les rencontre dans nos abysses).

Pour la postérité nommons les autres satellites de Jupiter découverts après nos quatre « planètes » joviennes : Amalthée, Himalia, Elora, Pasiphae, Sinopé, Lysithéa, Carmé et Ananké ont été découverts durant la fin du XIXe siècle et durant le XXe. On avait « perdu » puis retrouvé (en 2000) Thémisto et Leda. Les autres (Métis, Thébée, Adrastée) furent découverts par les sondes spatiales, puis les années 2000 complétèrent la liste avec finalement les 63 connus.

Jupiter est également suivi et précédé par un groupe d’astéroïdes appelés les troyens (Neptune et Mars ont également des troyens qui sont plus anecdotiques que ceux de Jupiter). Ils sont plus d’une centaine et portent les noms des protagonistes de la guerre de Troie. Ils sont bien sûr séparés en deux clans : le clan grec, situé 60 degrés avant Jupiter (Achille, Nestor, Agamemnon et Odysseus…) et en clan troyen, 60 degrés après Jupiter (Priam, Enée, Anchise…). Notons qu’il y a deux erreurs qui risquent de choquer les puristes de la mythologie, l’astéroïde Hector fait parti du clan grec, l’astéroïde Patrocle (le plus grand de cet ensemble) est du clan troyen !

Mais ce n’est pas tout, Jupiter a en plus un système d’anneaux. Ceux-ci étant très fins et sombres comparés à ceux du « Seigneur des Anneaux », Saturne, ils restent quasi invisibles. Même si on croit souvent que seul Saturne possède un tel attribut, toutes les planètes joviennes en possèdent.

Jupiter est la planète la plus impressionnante de notre système solaire, on peut réellement parler de système jupitérien tant sont nombreux les astres subissant son influence. Nous sommes vraiment en présence d’une mini étoile, qui produit son énergie, pousse son influence bien au-delà son orbite et fait danser plein d’astres autour de lui. Lui avoir donné le nom du maître de l’Olympe n’est pas une erreur.

Jupiter représente bien cette force d’expansion, il irradie d’énergie et augmente régulièrement sa cour de satellites (ses nombreuses maîtresses et amants !). Cependant, ses excès lui valent de se réduire, comme si la planète, telle le Soleil encore une fois, se consumait littéralement, aboutissant à cet amenuisement. Le Jupiter astrologique se conduit effectivement en résonance avec le Jupiter astronomique, c’est un Soleil plus petit, plus raisonnable, peut-être plus mûr, chez qui l’orgueil se charge de paternalisme et de protection, dont le rayonnement se veut partagé, la volonté est tournée vers la découverte d’autrui et la domination se fait tolérance et ouverture. Si le Soleil est le roi, Jupiter est un seigneur, il est donc plus proche de nous, pauvres mortels, il se veut plus concerné par notre sort, plus impliqué pour son peuple, plus humain, plus accessible aussi.

Cependant, Jupiter est une étoile avortée (ratée si on veut être méchant), son rayonnement est limité. Jupiter veut être une étoile mais n’y arrive pas et à force d’essayer, il fini même par se rétrécir ! On trouve ici pas mal de défauts jupitériens : le manque de persévérance, la difficulté de tenir une promesse. L’image qu’il donne est plus importante que le fond, Jupiter veut paraître étoile, il ne l’est cependant pas. On accuse aussi souvent les jupitériens de faire de l’air et finalement de se dégonfler comme une baudruche après avoir épuisé leur réserve d’énergie. N’est-ce pas là exactement ce que fait leur planète maîtresse ?

Jupiter donne l’impression d’un mini système solaire. En plus, ses quatre Lunes sont toutes des objets d’exceptions (intérêt de Jupiter pour l’exceptionnel, le spectaculaire). Peut-on rapprocher la diversité de ses satellites de l’ouverture jupitérienne ? Est-ce que l’intérêt de Jupiter pour les différences, sa tolérance, sa sympathie vis-à-vis de l’étranger vient du fait que la planète s’est entourée de quatre amants extrêmement différents, tous exceptionnels qui peuvent nous faire penser aux quatre éléments symboliques ?

Io, la volcanique, qui conduit les éclairs de Jupiter, se rapproche du feu ; Callisto, la boule de pierre impénétrable, de la terre ; Europe, à l’océan glacé pouvant être fécond, de l’eau et Ganymède avec sa magnétosphère, de l’air. Ces satellites montreraient la facilité de Jupiter à se conjuguer avec des êtres très différents, sa sociabilité. Ils montrent également le besoin d’une cour, le besoin d’être flatté, admiré.

Il serait peut-être intéressant d’analyser astrologiquement ces quatre satellites. Même si leur influence est perdue dans l’influence jupitérienne, peut-on imaginer que leur position autour du roi des Dieux influencerait son symbolisme ? Après tout Io guide bien les ondes radio de Jupiter et Callisto son champ magnétique. De même, il faudrait certainement faire attention à l’aspect de sextile avec Jupiter, puisque comme nous l’avons vu, 60 degrés avant lui et 60 degrés après se trouvent les troyens, valorisant cette zone de l’orbite jupitérienne.

Notons que si Jupiter ressemble énormément au Soleil et en partage beaucoup de caractéristiques, il protège aussi la Terre. Et l’astrologie nous le montre bien en attribuant l’exaltation de Jupiter au Cancer, trône de la Lune (et aussi Vénus, l’amie de la Terre s’exalte en Poissons, deuxième domicile jupitérien). Jupiter montre également une analogie avec Vénus et la Terre : sa surface est en constante évolution, sa « géographie » change. Si sur Vénus et la Terre, c’est la roche qui bouge, se sculpte, s’érode (mais également les nuages importants chez les deux astres telluriques) pour changer d’apparence, sur Jupiter, ce sont les nuées, les tornades, les anticyclones qui tiennent lieu de relief et qui évoluent (les bandes de nuages et les tâches). On peut vraiment poser l’hypothèse qu’une planète qui évolue sur sa surface est à mettre en rapport avec des significations de détente, de douceur, de bien-être, que l’on regroupe sous le terme « humide » en astrologie.

Fausse étoile, mais vrai seigneur de notre ciel, gourmand de tout ce qu’il peut trouver dans l’univers, traversant son orbite avec des hérauts qui l’annoncent avant, des émissaires qui le suivent et aussi toute une cour extraordinaire, Jupiter est le spectacle permanent de notre monde. La prochaine fois que vous verrez, peut-être un peu agacé, un jupitérien faire son show, n’oubliez pas qu’il veut en profiter car il sait que jour après jour sa planète maîtresse rétrécie. N’oubliez pas non plus qu’à l’occasion, un ami jupitérien peut vous éviter de prendre un astéroïde en pleine face…

Saturne, le Seigneur aux anneaux

Saturne est la deuxième planète jovienne et également la deuxième en taille avec un diamètre de 120500 km (soit plus de 9 fois la Terre). Elle ressemble beaucoup à Jupiter, notamment par sa composition majoritairement hydrogénée. Par contre, Saturne se distingue par une composition pauvre en hélium comparativement au reste du système solaire. Tout comme Jupiter, Saturne est dépourvue de surface réellement solide, cependant sa composition interne reste mal connue.

Saturne est non seulement la planète la moins dense du système solaire, mais elle est aussi moins dense que l’eau. Cela signifie que si on trouvait une étendue d’eau suffisamment grande pour l’accueillir, Saturne flotterait !

Encore une fois, semblablement à Jupiter, Saturne dégage plus d’énergie qu’il n’en reçoit. Cela veut dire qu’il produit lui-même une partie de son énergie de la même façon que Jupiter (compression gravitationnelle) et qu’il a lui aussi tendance à réduire son diamètre.

L’autre spécificité saturnienne est sa forme ovoïde. Son équateur est renflé tandis qu’il s’aplatit aux pôles. Cette caractéristique est commune aux autres planètes joviennes, mais Jupiter, Uranus et Neptune gardent tout de même un aspect sphérique. Saturne doit cette apparence à sa très grande fluidité.

D’allure plus calme que son voisin, Saturne a tout de même une atmosphère très agitée. Les nuages de Saturne sont organisés en bandes stables, mais l’on trouve des tâches blanches (c’est à dire des ouragans), et notamment un orage aussi grand que les Etats-Unis au sud de la planète. Malgré tout Saturne ne présente pas une atmosphère aussi spectaculaire que celle de Jupiter.

Bien sûr, la caractéristique majeure de Saturne est son magnifique système d’anneaux, on en distingue 9. On parle de lacune pour désigner l’espace entre deux anneaux, la plus célèbre est la division de Cassini, comprise entre les anneaux A et B (les plus grands). Ces derniers sont très brillants et peuvent être observés grâce à des jumelles, ils ont d’ailleurs été découverts par Galilée en 1610 grâce à sa lunette. Le savant italien croyait cependant qu’il s’agissait de deux satellites car son instrument n’était pas aussi net que ceux qui seront inventés par la suite. Il fallut attendre 1655 que Christian Huygens, savant hollandais, identifie les anneaux grâce à un appareil plus perfectionné.

Ces anneaux sont composés quasiment exclusivement de glace d’eau et des impuretés de silicate complètent le tout. Ils s’étendent sur plus de 400000 km de long, mais ils sont très fins, « seulement » 1 km. Notons que si la matière contenue dans ces anneaux était rassemblée, on obtiendrait une lune de moins de 100 km de diamètre (20 fois plus petite que notre Lune).

Leur origine est sujette à controverse, deux hypothèses s’affrontent : La première affirme que les anneaux sont les débris d’une ancienne lune de Saturne s’étant approchée trop près de son maître. La force gravitationnelle de Saturne l’aurait pulvérisé. La seconde affirme, au contraire, que les anneaux sont le reliquat de la nébuleuse qui a formé Saturne, n’ayant pas réussit à devenir satellite (un peu comme la ceinture d’astéroïdes n’a pas réussit à devenir planète).

Il semblerait que certains satellites de Saturne soient indispensables au maintien des anneaux, on les appelle « satellites bergers » : il s’agit de Pandore, Atlas et Prométhée. Ce terme de « berger » est tout à fait approprié puisque le satellite, par sa force gravitationnelle, permet de confiner l’anneau, tout comme le berger confine le troupeau dans la limite du pré. Les objets s’éloignant de l’anneau sont alors renvoyés vers lui ou alors détruits et assimilés par le satellite.

Un autre satellite de Saturne, Mimas, est en résonance avec la division de Cassini et permet le maintien de cette lacune par ses passages successifs.

Enfin, le satellite Pan se situe dans une lacune (la division d’Encke) et maintient celle-ci.

Ceci nous permet d’aborder les satellites de Saturne. La planète en possède 53 connus, ce qui en fait la deuxième plus riche du système solaire (bien que l’on puisse considérer que tout fragment de glace des anneaux soit un satellite). On note encore 12 satellites supplémentaires non nommés, dont 3 seraient encore hypothétiques.

Commençons par Titan, le deuxième satellite le plus grand du système solaire avec un diamètre de 5150 km. Comparable à une planète, titan dispose d’une atmosphère dense (la plus dense pour un satellite). Il est composé essentiellement de glace, avec des lacs d’hydrocarbure liquide. Sa surface est relativement plate et dépourvue de cratères, ce qui tendrait à prouver que Titan dispose d’un mouvement interne.

Il est possible que Titan dispose d’un océan souterrain sous cette couche de glace, il est donc, comme Europe, un candidat non négligeable pour une éventuelle vie microbienne extraterrestre.

Les autres satellites étant moins remarquables, Saturne ne dispose finalement que d’une seule lune planétaire contrairement à Jupiter qui en a 4.

Notons que Janus (180 km de diamètre moyen et de forme non sphérique) et Epiméthée (120 km de dimension moyenne, pas sphérique non plus) partagent la même orbite. On suppose qu’il ne s’agissait que d’un satellite coupé en deux par un impact. On dit qu’ils sont « co-orbitaux ». Notons que tous les 4 ans, ils échangent leur place, le plus interne passant à l’extérieur.

On a déjà évoqué Mimas et Pan orbitant à l’intérieur des anneaux et permettant leur maintient. C’est également le cas d’Encélade, Thétys et Dioné, satellites de taille respectable (500 km de moyenne pour Encélade, plus de 1000 pour Thétys et Dioné, cette dernière ayant la forme sphérique des planètes naines). D’autres satellites très petits (quelques kilomètres de dimension moyenne) sont encore dans ce cas.

Thétys et Dioné ont également des satellites troyens (comme Jupiter, des objets plus petits co-orbitaux gravitant avant et après l’astre). Il s’agit de Telesto et Calypso pour Thétys, d’Hélène et Pollux pour Dioné.

Rhéa (1500 km de diamètre), Hyperion (330 km de dimension moyenne) et Japet (1500 km de diamètre) sont les trois autres plus grands satellites de Saturne qui orbitent au-delà de ses anneaux.

Saturne, on l’a vu ressemble énormément à Jupiter, c’est aussi une semi-étoile, produisant de l’énergie et possédant une cour de satellites non négligeable. Il partage avec lui les notions de pouvoir, d’influence et de place dans la société. En tant que « presque étoile », il porte donc cette notion de capacité à commander et à organiser. Pourtant l’astrologie donne à ces deux astres des significations diamétralement opposées.

Notons tout d’abord les différences.

Saturne ne possède pas une « géographie » aussi mouvante que Jupiter : il est plus « figé », bien que ce qualificatif soit hautement exagéré compte tenu de son atmosphère agitée, mais c’est par comparaison à Jupiter et à son atmosphère spectaculaire que nous le lui donnons. Or, nous avons vu qu’une planète qui évolue est porteuse de significations de détente (Vénus, Terre, Jupiter et, nous le verrons, Neptune), tandis que les planètes à la surface plus figée sont porteuses de tensions (Mercure, Mars et, nous le verrons, Uranus). Saturne peut donc faire partie de cette deuxième catégorie.

On notera la faible densité saturnienne. Il est vrai que dans un premier temps cette planète est porteuse de significations contraires à ce fait : profondeur, pesanteur, lenteur… Mais n’oublions pas également le dépouillement, l’élévation, la réflexion, bref, des qualités de l’esprit qui conviennent bien à une planète qui ne « coulerait » pas. Cette densité si faible est effectivement porteuse de cette tendance saturnienne qui nous pousse à nous débarrasser du superflu pour ne garder que l’essentiel. Il y a peut-être également une analogie avec le physique « décharné » souvent associé au saturnien, au désintérêt pour les choses matérielles et la superficialité. On peut dire aussi que Saturne ne se laissera pas submerger par l’eau : en astrologie, l’élément liquide est celui de l’émotivité, Saturne, lui, est littéralement « au-dessus » des préoccupations du cœur, c’est la planète qui ne se laisse pas aller à la subjectivité. Notons que Saturne est en exil dans le Cancer, signe de l’eau liquide gouverné par la Lune et la Terre (seule planète à l’eau liquide), tandis que Mars, la planète qui a laissé l’eau s’échapper de sa surface, s’exalte en Capricorne, domicile saturnien.

Ce qui retiendra surtout notre attention c’est évidemment le système d’anneaux. Véritable barrière, il est probable que cette ceinture de glace soit vraiment à mettre en relation avec les valeurs de limitation, de restriction, de contrôle de Saturne. On a vu que les anneaux de Jupiter sont négligeables, la planète étant celle de l’expansion. A l’inverse, les anneaux saturniens empêcheraient l’épanouissement. Contraint de rester dans son anneau, Saturne adopte alors un comportement d’étoile froide contrairement aux étoiles chaudes que sont le Soleil et Jupiter. En cela, Saturne conserve bien cette notion de maîtrise commune aux étoiles (avortées ?) mais la teint de retenue, de froideur et de prudence. Isolé dans ses anneaux, Saturne représente aussi la solitude, le désengagement et la réserve.

Encore plus surprenant, tant l’analogie avec le comportement saturnien est évidente, est l’attitude des satellites de Saturne qui maintiennent les anneaux, comme si la planète était contrainte de garder cette entrave par ses lunes. Tandis que les satellites de Jupiter guident son influence par-delà son orbite, ceux de Saturne verrouillent la barrière.

Les satellites eux-mêmes sont parfois prisonniers entre deux anneaux, et même se contrôlent les uns les autres (satellites troyens, satellites co-orbitaux). Le système saturnien donne l’impression d’un ensemble hiérarchisé, où chacun à une place, avec des maîtres, des subalternes et où même les maîtres sont contrôlés par un astre plus influant : Saturne en personne. Ce dernier, nous l’avons vu, étant circonscrit par ses anneaux, eux-mêmes maintenus par les satellites. On obtient donc un ensemble complexe où chacun est sous la tutelle d’un autre. Saturne ne possède qu’un seul satellite planétaire, Titan. Encore une fois, il se distingue de Jupiter et de ses 4 amants. Saturne ne dispose donc que d’un interlocuteur privilégié, il ne s’éparpille pas, il se concentre sur un seul travail, une seule tâche, et pas des moindres, réussir à obtenir de la vie sur un de ses satellites.

Saturne est un roi, n’en doutons pas, mais tandis que le Soleil est un roi sans contrainte (le roi jeune, le roi actuel), que Jupiter, déjà plus contraint, devient le roi plus mature, Saturne, lui s’apparente au vieux roi, le roi déchu ou plus gracieusement, le roi d’expérience, qui réfléchit. Nous avons donc trois exercices de pouvoir différents : rayonnant et sans limite pour le Soleil ; chaleureux et protecteur pour Jupiter ; sage et expérimenté pour Saturne.

Voilà peut-être pourquoi les saturniens sont sages, ils ne se font aucune illusion : ils savent très bien que malgré leur pouvoir ou leur taille, il y aura toujours quelque chose ou quelqu’un, même de plus petit, qui pourra les priver d’une totale liberté.

A suivre…

Tous droits réservés (texte et illustration) Laurent Gizzi

Reproduction totale ou partielle interdite sans autorisation écrite de l’auteur

Remerciements à Stéphanie Graff pour son travail de relecture et de correction !

4 thoughts on “De l’astronomie à l’astrologie (2)

  1. vivement la fin et merci à toute l’équipe qui nous donne régulièrement plein de sujets de réflexion ! bravo à tous: ce site d’astro est le seul qui me paraisse vraiment intéressant 😐

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