Né le 27 Avril 1974 à 23H35 (Nice), j’ai commencé à étudier l’astrologie vers quinze ans, de mon propre chef puisque les dispositions familiales ne s’y prêtaient pas. Ce fut pour moi une véritable révélation car tout prenait subitement du sens et je peux affirmer que ma première lecture du genre (« Le traité d’astrologie » d’Andre Barbault) fut une vraie rencontre, une sorte de réponse à un appel intérieur.
En bon Taureau, j’engloutissais dès lors tous les livres me tombant sous la main, étudiant d’abord les auteurs « classiques » (Barbault, Hadès, Gouchon, Antarès…) puis des astrologues plus spécialisés et plus modernes comme Rudhyar, Volguine ou Lassalle. Je complétais cette base de travail vers 22 ans en prenant des cours auprès d’Alain de Chivré puis en découvrant encore d’autres auteurs, résolument novateurs tels que Andrieu, Giani, Billon ou Lebeuf. Vers 25 ans, je finis ma formation auprès d’une astrologue professionnelle qui me montra l’aspect pratique de l’astrologie et je pris conscience à cette époque qu’un jour où l’autre, j’exercerais ce beau métier.
Ce projet, par ailleurs en accord avec mon Nœud Nord en Sagittaire et en XII et un Uranus dominant dans mon thème, devint réalité voici quelques années et prit une nouvelle dimension, elle aussi très uranienne d’ailleurs, avec la création , en Juin 2005, du site autourdelalune, première version. Persuadé qu’il existe une chance de réhabiliter l’astrologie en tant que « reine des sciences », j’ai la sensation, avec la nouvelle version de mon site (la quatrième à ce jour), de fournir à l’astrologie un support internet digne d’elle.
Dans le même sens, j’ai occupé durant une année le poste de secrétaire général de la Fédération des astrologues francophones, je suis en contact avec de nombreuses associations astrologiques et je prends régulièrement mes valises pour donner des conférences en France, en Suisse ou en Belgique.
Je suis également auteur de plusieurs livres sur l’astrologie :
– Les pouvoirs bénéfiques de la Lune (Guide quotidien)
– Astro-thérapie (traité pratique sur l’astrologie au service du développement personnel)
– Cérès et La lune noire (Manuels d’apprentissage)
– Le thème astral (Manuel d’initiation à l’astrologie avec l’aide de cartes originales)
Le texte suivant présente ma vision de l’astrologie et de son utilité.
En marge des définitions pratiques, historiques et déontologiques données dans Astrologie : mode d’emploi et Astrologue : mode d’emploi, l’astrologie se prête particulièrement bien, du fait même de sa pratique et de ses fondements, à être expliquée sous l’angle métaphorique et philosophique. Il est en effet difficile de réduire l’art de l’interprétation des étoiles à quelques lignes, comme on peut par exemple les lire dans le dictionnaire : « Art divinatoire qui cherche à déterminer l’influence de certains astres sur les événements terrestres et la destinée humaine à partir de l’étude de leur déplacement dans le zodiaque et de leurs positions relatives dans le ciel » (Petit Larousse 2005). Cette définition n’est pas fausse mais son aspect purement technique n’est pas satisfaisant car l’astrologie n’est pas seulement un ensemble de méthodes et de formules. Comme nous allons le développer, elle est en effet tout à la fois une langue universelle, un art, un véhicule de spiritualité et un outil de cohésion sociale. Nous verrons également ce qu’elle n’est pas ou ne devrait pas être.
L’astrologie : définitions
1/ L’astrologie est tout d’abord une langue universelle qui non seulement nous parle à nous même mais permet de nous parler entre nous, et mieux encore de nous comprendre. Le jeune initié doit d’abord apprendre son alphabet (les symboles), sa conjugaison (les aspects) puis commence à construire ses premières phrases (interprétation), il peut ensuite enrichir son vocabulaire (ajout des points fictifs par exemple) et perfectionner sa grammaire (utilisation des aspects secondaires, détermination des dominantes etc.…). Comme toute langue vivante, l’astrologie est bien sûr liée à son époque et aux gens qui la pratiquent, aussi elle se décline en divers patois, ayant chacun son accent (mise en avant de certains critères) et ses règles spécifiques : il s’agit des différentes écoles (karmique, conditionnaliste, cosmobiologique …) mais aussi des différentes astrologies (indienne, celte, chinoise…)qui au final traitent toutes d’une même réalité et de la même volonté de traduire analogiquement les grands principes de la vie par une séries de symboles récursifs et combinables à l’infini. Comme toute langue également, l’astrologie comporte des exceptions à ses propres règles et il me semble toujours dangereux et vain de vouloir établir des principes et théories définitives qui nient peu ou prou la volonté qu’a la nature d’être fantaisiste et insaisissable car en constant renouvellement. L’astrologie évolue au côté de l’être humain et ne saurait donc être figée à un moment quelconque de l’histoire. Enfin, l’astrologie répond à un schéma d’interprétation pyramidale à l’envers : la base est constitué par les règles générales, viennent ensuite les règles plus pointues puis les règles propres à son école et à son époque et enfin les règles de l’individu lui-même. Car chaque individu s’exprime à sa manière, avec ses propres expressions selon un modèle complexe reflétant à la fois sa nature (son thème), son éducation et son milieu environnant. Aussi, pour bien comprendre le langage de son interlocuteur, l’astrologue devra toujours faire l’effort, s’il le peut, d’assimiler d’abord les fonctionnements et réactivités propres d’une personne afin que son travail d’interprétation traduise au plus juste les finesses et subtilités de chacun. Tout le monde parle la même langue mais pas de la même façon, tout le travail de l’astrologue consiste à rendre l’originalité et les particularismes de chaque individu en se défiant d’étiqueter les personnes dans des catégories artificielles.
2/ L’astrologie est bien sûr aussi un art car elle nécessite d’être à l’écoute du monde et implique une volonté de recréer le monde sous une forme différente et originale. La pratique de l’astrologie est proche de la pratique artistique : Comme le musicien, l’astrologue doit reconnaître et savoir utiliser les tonalités (éléments), les rythmes (triplicités), les silences (signes interceptés, planètes sans aspects) et arriver à une harmonie dans son interprétation. Comme le peintre, l’astrologue doit être capable de comprendre le mélange des couleurs et les résultats engendrés par ces combinaisons complexes (aspects multiples) afin de rendre au mieux une réalité qui apparaît à la fois si simple et si sibylline. Comme le photographe, l’astrologue doit savoir travailler sur un instantané (le thème natal) en laissant s’exprimer toutes les nuances tout en mettant en exergue le sujet principale (dominante). Comme le danseur, l’astrologue doit se laisser porter par la mélodie d’un thème et pouvoir en faire naître une chorégraphie originale, fluide et adaptée (son interprétation). Comme le comédien, l’astrologue doit faire preuve d’empathie et pouvoir se glisser dans la peau de la personne qu’il tente d’interpréter, il doit apprendre à équilibrer de manière judicieuse ce qui vient de lui et ce qui vient de l’autre, être à la fois un révélateur et un analyste afin de mettre en lumière la nature profonde des gens et des situations. Comme l’écrivain, l’astrologue doit savoir choisir ses mots et construire ses phrases de façon à rendre précisément sa pensée et ses intuitions. Son récit doit toujours être cohérent et réaliste et il doit pouvoir anticiper le futur (Horoscope). Les métaphores à ce sujet pourraient bien sûr être multipliées mais nous ne retiendrons au final que cette définition simplissime de Francis Bacon, lequel aurait pu tout aussi bien parler de l’astrologie : « L’art, c’est l’homme ajouté à la nature. »
3/ L’astrologie, n’en déplaise à certain, c’est aussi une science mais pas une science dure comme les mathématiques ou la chimie. On peut toutefois dire que l’astrologie appartient aux sciences humaines ou aux « humanités« . Elle répond à un certain nombre de théorèmes précis (calcul des points fictifs par exemple), repose sur une étude des mécanismes naturels (Transits planétaires) et s’inspire d’ailleurs toujours de la nature pour poser ses bases de travail (analogie entre la nature des planètes et leurs fonctions ou encore rythme des saisons et zodiaque). Comme tout scientifique, l’astrologue se doit d’abord d’être un observateur et un expérimentateur : aucun théorie ne peut être valide tant qu’elle n’a pas été testée et retestée et j’utilise quant à moi volontiers le principe de contre-expérience (qui permet de découvrir pourquoi cela marche en général mais que la règle ne s’applique pas ou différemment dans certains cas particuliers). Comme tout scientifique, l’astrologue doit également être un original ou, du moins, produire une pensée originale qui lui permettra, tout en restant les deux pieds fermement plantés au sol, d’avoir l’envie et la volonté d’aller plus loin et de défricher de nouveaux chemins (qui, parfois, il faut le dire, ne mèneront nulle part). Les qualités que requiert la pratique de l’astrologie sont, somme toute, aussi très « scientifique » : il faudra toujours s’évertuer à être objectif, précis, patient, ouvert, persévérant et imaginatif. C’est donc tout à la fois un travail sur la matière du monde et un travail sur soi-même.
4/ mais l’astrologie est aussi une foi. Si elle n’est pas religion dans le sens où elle ne fait pas de représentation d’un être supérieur et immanent, elle possède de nombreux points communs avec toutes les mouvances spirituelles. Je suis par exemple persuadé que l’appel de l’astrologie est tout aussi fort que l’appel de la foi et que le fait de décider de se consacrer à l’astrologie relève à la fois de la vocation et de l’illumination ( au sens de révélation bien entendu…). L’astrologie possède évidemment une dimension métaphysique non négligeable (surtout en karmique) et la seule étude de la perfection de la nature, et de sa complexité, à travers l’astrologie suffit à se poser un certain nombre de question sur l’agencement, l’origine et le devenir du monde. J’ai d’ailleurs toujours beaucoup de difficultés à concevoir que certains scientifiques, pourtant plongés dans l’analyse pointue de l’univers, ne développent pas systématiquement une conscience aiguë de la beauté et du « merveilleux » de notre monde. (Comme on peut s’y attendre, le thème de ces gens indique une problématique au niveau de la spiritualité et de la capacité à transcender leur condition humaine et charnelle). Quant à moi, je pense qu’on croit en l’astrologie comme on croirait à un Dieu qui nous apporterait chaque jour les preuves de son existence. Par ailleurs, la pratique de l’astrologie n’est pas contradictoire avec celle d’une religion quelconque, bien au contraire puisque le croyant verra volontiers dans les fondements de l’astrologie le « doigts de Dieu ». [Voir paragraphe sur le libre –arbitre]
5/ Pour finir, l’astrologie, c’est aussi un élément indispensable à la cohésion sociale. C’est un outil dédié à la connaissance et à la compréhension d’autrui. Le praticien astrologue doit toujours être au service de l’autre développant ses qualités de tolérance et d’objectivité. La pratique de l’astrologie, loin des clichés, s’avère souvent ingrate pour celui qui s’y investit : soit parce qu’il n’arrive pas toujours aux résultats escomptés, soit parce que son vis-à-vis est, consciemment ou pas, en refus de son conseil et de son analyse. L’astrologue doit donc aussi apprendre à baisser les bras et à laisser chacun suivre sa route comme bon lui semble. Citons ici deux phrases de l’œuvre sartrienne : « Pour obtenir, une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre » Et « L’homme est l’être qui ne peut sortir de soi, qui ne connaît les autres qu’en soi et qui, en disant le contraire, ment »
Et contre-définitions…
1/ L’astrologie n’est pas et ne sera jamais de la voyance. La voyance procède de la pure intuition et non de l’analyse. La voyance ne se partage pas, n’est pas propice aux débats et n’est pas une connaissance soumise à l’enrichissement ou à l’évolution. La voyance est un don, l’astrologie une pratique. Si certains astrologues sont aussi voyants, un voyant n’est pas forcément astrologue. Un astrologue n’a en général pas de « flashs, de visions », il travaille par déduction et son intuition n’est qu’un plus dans son interprétation.
2/ L’astrologie ne doit pas être un outil de coercition et encore moins un moyen de discrimination : l’astrologue doit tout au contraire revendiquer le droit à la différence et ne jamais émettre de jugement de valeur. De même l’astrologue doit se défier de jouer les « éminences grises » et ce, que ce soit à l’échelle de l’individu, de la famille, de la communauté ou de la nation. L’astrologue est, et doit rester, un consultant. Il est un analyste de la vie et de l’homme : il ne peut et ne doit chercher aucun pouvoir ou ascendance dans son métier.
3/ L’astrologie ne doit pas être un moyen éhonté de s’enrichir (et moins encore quand les travaux effectués sont produits sans intervention humaine !) Si l’astrologue tarifie son travail, c’est que chacun doit pouvoir subvenir à ses besoins en faisant, dans l’idéal, ce qui lui réussit le mieux. Un travail d’astrologie sérieux demande en général, de nombreuses heures de réflexion, de recherche et de rédaction, ce qui justifie des prix qui peuvent paraître importants aux personnes les plus démunies. On notera que de nombreux astrologues, en marge de leurs activités rémunérées, savent se rendre utile de façon bénévole.
Pour ceux qui voudraient en savoir encore un peu plus sur les applications pratiques de l’astrologie, le texte Pourquoi faire appel à un astrologue ? complète celui-ci.
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