Astrologue : mode d’emploi

Les astrologues ont occupé une place de choix dans l’histoire des sciences et des idées. En marge de leurs activités astrologiques, la plupart d’entre eux se sont illustrés par leur érudition et leur précieuse contribution à la connaissance universelle. Nul besoin de présenter les apports successifs de Ptolémée, tout à la fois astrologue, astronome et géographe, ou des Galilée, Tycho Brahé, Kepler, Newton et Cassini…

Si gouverner, c’est prévoir, il n’est pas surprenant de compter dans l’Histoire nombres d’astrologues au service des puissants ; service quasi-exclusif d’ailleurs sachant que les plus humbles n’ont eu accès que très récemment aux connaissances dispensées par ces érudits. Malgré cette proximité du pouvoir, la position de l’astrologue n’en fut pas moins inconfortable : la réflexion astrologique est par définition celle du libre-penseur, de l’humaniste et du philosophe, caractéristiques qui s’accordent mal avec le pesant dogmatisme qui imprégnait (et imprègne encore à certains égards) nos civilisations occidentales.

Ainsi, de nombreux astrologues tout simplement trop francs dans leurs propos ont été emprisonnés, bannis ou pire encore. Car si l’astrologue a longtemps eu une place de choix en tant que conseiller politique, son histoire est aussi étroitement liée à celles des persécutions et il a souvent été un bouc émissaire tout désigné pour des dignitaires se refusant à assumer leurs fautes, préférant incriminer celui qui aurait dû prévoir les erreurs commises.

Aujourd’hui, et plus particulièrement depuis « le Siècle des Lumières » (XVIIIème s.), la fonction d’astrologue professionnel est plus que jamais entourée d’une aura sulfureuse. Si les grands de ce monde continuent à recourir, en toute discrétion, aux services d’astrologues plus ou moins compétents, la vulgarisation scientifique, les découvertes astronomiques et l’éducation obligatoire ont conjointement permis de démocratiser l’astrologie devenue désormais « grand public ». Cette ouverture au plus grand nombre aussi souhaitable qu’elle soit n’en a pas moins accentué le discrédit de l’astrologie. Cette méfiance est objectivement justifiée si on considère que cette discipline est parasitée par un nombre toujours plus important de charlatans, de faux prophètes et d’escrocs.

Pour autant il m’a été donné de lire ou de rencontrer des astrologues compétents, sincères mais surtout emprunt de l’honnêteté qui devrait caractériser tout professionnel digne de ce nom. Il est néanmoins frappant de constater que ces derniers se caractérisent le plus souvent par une grande discrétion. Le présent propos ne consiste pas à convaincre les esprits retors de l’utilité ou de la pertinence de l’astrologie – chacun étant libre de lui accorder le crédit qu’il veut – mais de guider ceux qui s’apprêtent à franchir le pas et qui souhaitent que cette première expérience ne tourne pas à l’entourloupe.

Il me semble donc nécessaire de faire ici le point sur les conditions d’exercice de l’activité d’astrologue afin d’y déceler les règles déontologiques incontournables qui devraient accompagner son exercice. Fort de ces enseignements vous devriez pouvoir éviter les principaux écueils et opérer votre choix en tout connaissance de cause.

Constats actuels sur la profession d’astrologue

La relégation de l’astrologie au rang de foi sans fondement a laissé la porte grande ouverte au charlatanisme. C’est là que réside l’effet le plus pervers de la condamnation de l’astrologie par ceux qui se revendiquent comme des esprits éclairés. En effet, leurs critiques ont simultanément et indistinctement porté sur les imprécisions astronomiques de la discipline et sur les méthodes peu scrupuleuses de la frange mercantile de l’astrologie.

En melant de la sorte fond et forme ils ont jeté le discrédit sur l’ensemble des astrologues, sans distinguer ceux qui exercent leur activité selon des principes déontologiques parfois plus contraignants que ce que réclame une activité commerciale classique !

Le cercle restreint des astrologues compétents a donc fort à faire pour redorer l’image de la profession. D’autant que les astrologues d’opérette ne lésinent pas lorsqu’il s’agit de communiquer par voie médiatique, à grand renfort d’encarts publicitaires tape-à-l’œil qui sappent régulièrement les efforts déployés pour assainir la profession.

J’ai récemment relevé cette offre d’emploi dans un grand quotidien du sud est de la France :

Exemple de charlatanisme

Que dire de ces méthodes de margoulins qui recrutent le premier venu, sans critère de compétence ?

Il est donc indispensable de définir quelques pistes qui guideront votre choix et qui vous permettront de séparer le bon grain de l’ivraie. Il serait en effet dommage d’accorder votre confiance à un praticien sur un simple coup de tête, au risque de voir cette confiance trahie par quelques indélicatesses.

Comment choisir son astrologue ?

Nombreuses sont en effet les personnes aptes à comprendre l’utilité de l’astrologie mais qui se demandent à quel saint se vouer… Tant de charlatans ! Tant de reportage sur les dangers de l’occultisme ! Comment différencier le praticien honnête du malfaisant ? Il semble que les astrologues dignes de ce nom partagent un certain nombre de principes pouvant être résumés ainsi :

1. Ils n’ont recours à des logiciels que pour les calculs astronomiques et jamais pour l’interprétation astrologique (combien d’escrocs se contentant de remettre un texte généré par ordinateur, sans âme et surtout sans intérêt !).

2. Ils gèrent leurs commandes de  façon à ne jamais devoir «  bâcler » le travail ; c’est-à-dire qu’ils s’arrangent pour ne pas avoir un agenda surchargé, ce qui leur permet de toujours rendre un travail sérieux et complet dans des délais raisonnables (c’est à dire entre cinq et quinze jours). Les cabinets ou sites proposant une analyse immédiate ne peuvent raisonnablement effectuer le long travail de recherche préliminaire indispensable à un conseil éclairé. La plupart du temps, on retombe d’ailleurs dans le cas d’études réalisées entièrement par ordinateur, sans intervention humaine.

3. D’une façon ou d’une autre (publication papier ou internet, conférences, ateliers…), ils mettent à disposition des amateurs intéressés les outils et connaissances nécessaires pour expliquer leurs travaux, leurs méthodes, leurs techniques. Bref, en rendant public leurs pratiques, ils se soumettent à la critique et aux jugements de leurs confrères: ils ne pratiquent pas « clandestinement » avec des méthodes obscures que eux seuls connaissent…

4. Ils possèdent une charte déontologique claire, accessible aux personnes qui les consultent.

Ma charte déontologique

Voici donc quelques règles de conduite qui me paraissent essentielles :

  • L’astrologie ne doit pas se substituer aux autres sciences humaines. Elle est un éclairage nouveau et un complément, pas une science ultime et définitive. Il n’est jamais bon de voir par le petit trou de la lorgnette, que l’on soit chimiste ou astrologue. La vie et la nature sont complexes et peuvent être abordées par bien des chemins… Ainsi, l’astrologue ne peut se revendiquer médecin, sociologue, ou encore politologue. Tout au plus est-il un philosophe et un psychologue.
  • Dans l’absolu, l’astrologue ne doit ni être totalement détaché de la tradition (en créant une sorte d’astrologie personnelle qui n’a plus de fondement) ni en être l’esclave. Il doit d’abord recevoir une formation classique avant de se spécialiser. La pratique m’a appris qu’aucune théorie ne s’avère jamais totalement novatrice : la tradition astrologique est si ancienne que d’autres ont forcément pensé à la même chose que vous, ou à peu près, avant vous. Sachons en toute humilité toujours regarder en arrière avant de regarder vers l’avant.

 

  • Le secret professionnel est bien sûr indispensable et il n’est pas nécessaire de développer ce concept ici.

 

  • L’astrologue doit toujours réfléchir à son action : il est un serviteur et un conseiller et doit toujours faire attention à mesurer ses paroles en fonction des susceptibilités de chacun. La pratique de l’astrologie nécessite un minimum de psychologie humaine et les discours péremptoires, dogmatiques ou prosélytiques doivent absolument être exclus.

 

  • Enfin, parce que je considère que toute étude astrologique mérite un suivi et que ce suivi se doit d’être gratuit, je m’engage à toujours répondre aux questions qui peuvent rester en suspens après une analyse. J’invite d’ailleurs ceux qui font appel à moi à me donner de leurs nouvelles régulièrement. Comprenez par là que j’envisage le rapport entre l’astrologue et ses consultants comme un lien de confiance mutuelle s’approfondissant avec le temps.

 

Pour aller plus loin…

Ces points essentiels étant posés, on peut plus simplement, mais tout aussi légitimement, s’interroger sur l’utilité d’une consultation astrologique : ainsi, il me parait plutôt sain de se dire « je vais payer un service, est-ce que ce service est véritablement utile ? Est-ce que cela m’aidera ? » : je vous renvoie à la lecture de l’article Astrologie : mode d’emploi qui, je l’espère, saura répondre à ces deux questions essentielles : Qu’est-ce que l’astrologie? et Quels services peut-elle rendre ?

Vous pouvez également consulter un ensemble de définitions sur l’astrologie et le détail de Mes prestations.

 

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