Astrologie : mode d’emploi

On peut légitimement se demander ce qu’est l’astrologie et quelle est son utilité dans notre vie quotidienne. Et si après examen elle s’avèrerait utile serait-elle pour autant indispensable ?
A ces questions simples il est possible d’apporter des réponses courtes. L’astrologie n’est pas indispensable, pas plus que ne le sont – notamment – les activités de l’esprit. L’être humain peut en effet se passer de tout ce qui ne lui est pas vital. L’astrologie relève donc du confort au même titre que la psychologie, les loisirs ou l’art. Mais la question de l’utilité de l’astrologie ne peut se réduire à sa seule dimension « mécanique ». Tout comme la vie humaine ne peut se ramener à une succession de processus physiologiques. En tant que science primordiale – c’est à dire en tant que système de réflexion pour la pensée humaine – l’astrologie mérite quelques développements.

L’utilité de l’astrologie

Si historiquement l’astrologie est apparue sous une forme prédictive, son rapport au cosmos, au macrocosme, a renforcé sa dimension holistique. C’est d’ailleurs logique. A mesure que la vie quotidienne a perdu en rudesse, les hommes se sont ouverts à des questionnements d’ordre psychologique et métaphysique. Avec le relatif confort de la vie moderne le recours à la prévision (appliquée aux guerres, aux épidémies et aux grands bouleversements sociaux) est devenue moins crucial. Mais ne nous trompons pas : au final seul le point de vue a changé. L’aspect prédictif reste très présent dans l’astrologie mais il est désormais appréhendé sous l’angle d’un triple rapport : à nous-même, à autrui, et à la vie.

Au fond, qui suis-je ?

A la recherche de soi Certains semblent avoir un destin plus facile que d’autres. Mais, faut-il le préciser, il s’agit souvent d’une apparence trompeuse. Comme en témoignent les biographies de nombreuses célébrités (Dalida, Jim Morrison ou Kurt Kobain, pour ne citer qu’eux), nous pouvons jouir de tout ce dont l’individu lambda rêve (argent, pouvoir, célébrité, liberté, beauté) sans pour autant être heureux. Car le bonheur est avant tout une paix intérieure, un accord profond de toutes les tendances contradictoires qui nous habitent.

Plusieurs voies s’offrent à celui qui cherche à se connaître, à s’accepter et, par conséquent, à accéder à la plénitude qu’engendre cette unité intérieure recouvrée. La méditation, la psychothérapie, la religion, l’art sont autant de voies qui nous permettent de nous découvrir, de nous comprendre. Toutefois, ces activités nécessitent temps et efforts, contraintes qui s’accordent plus ou moins bien avec le rythme effréné de la vie moderne où chaque minute compte (travail, vie familiale et affective, loisirs, …).

Dès lors l’astrologie s’avère un outil précieux qui permet, d’après les seules coordonnées de naissance, de faire le point sur la personnalité superficielle et profonde d’un individu, et ainsi de l’aider à comprendre ce qu’il est, et parfois ce qu’il voudrait devenir (thème de naissance).

Qui est l’Autre ?

Vers la connaissance de l'autre Certains ont déjà fait un effort de compréhension de leur propre personne. Toutefois, même pour ceux-là, des questions restent souvent en suspens : d’abord des questions sur autrui, sur leurs proches notamment. Ici l’analyse du thème de naissance peut encore les aider car c’est en comprenant les motivations et les aspirations de quelqu’un qu’on peut véritablement l’accepter tel qu’il est, apprendre à vivre harmonieusement avec lui et entretenir des relations épanouissantes de part et d’autre.

Ce rapport à autrui est primordial dès qu’il s’agit d’éduquer nos enfants (conseil pédagogique) ou d’envisager notre couple (synastrie). Il s’illustre également en matière de rapports professionnels (collègues, collaborateurs, cadres, hiérarchie) mais aussi dans le cadre des relations amicales ou associatives (au sens large).

En définitive, connaître l’autre c’est faire un pas dans sa direction et favoriser ainsi des relations humaines épanouissantes.

Tout cela a-t-il un sens ?

Le mouvement de la vie Quand la phase d’introspection est achevée, quand les mécanismes de nos rapports à autrui sont explicités, nous voilà alors confrontés à des questionnements d’ordre métaphysique : quelles sont les raisons de notre présence sur terre et quelle place y occuper ? A ces interrogations l’astrologie n’a bien sûr pas la prétention d’avoir toutes les réponses. Mais elle peut tout de même éclairer une partie de notre chemin (thème karmique) en découvrant, par exemple, quelle fut la nature de notre vie précédente et en quoi celle-ci influence notre présent.

L’astrologie : ses limites

Outre ces questions d’ordre psychologique et existentiel, l’astrologie a aussi un objectif beaucoup plus terre à terre : en prévoyant les climats astraux à venir, elle nous aide à nous préparer, à fourbir nos armes ou à profiter des meilleures périodes pour agir. Elle joue alors un rôle d’Oracle au sens propre et nous aide à mieux organiser notre existence. Non pas qu’elle se substitue à notre volonté, bien au contraire ! Elle doit être une aide précieuse, un conseil qui nous est prodigué pour que nos efforts aboutissent et pour que nos malheurs soient amoindris ou, au moins, qu’ils prennent un sens (horoscope).

Toutefois l’astrologie ne peut pas tout. Et ne doit pas tout régir…

L’astrologie ne porte pas de jugements définitifs car elle laisse une large place à l’évolution et au libre-arbitre. Elle ne peut donc pas prendre de grande décision à votre place. L’astrologue est un conseiller qui devrait se contenter de vous expliquer exactement ce qui est en train de se passer et pourquoi, mais aussi combien de temps cela durera et quelles sont les réactions les plus indiquées dans tel ou tel contexte, et selon votre personnalité. L’astrologue doit respecter les différences, se montrer impartial et ne jamais émettre de jugement de valeur. Il ne doit pas chercher à obtenir un pouvoir ou un ascendant sur vous par son activité.

Au niveau prévisionnel, l’astrologue ne peut décrire que des tendances, des climats, des « possibles » mais ne devrait jamais affirmer que tel événement précis va arriver car la multiplicité des facteurs concernés rendent presque impossible la certitude. Si le praticien compétent peut souvent « tomber juste » grâce à son intuition et son expérience, il doit rester conscient qu’une marge d’erreur raisonnable (environ 15%, si tant est que le recours à des chiffres ait une quelconque pertinence en la matière) subsiste dans ces prévisions. C’est d’ailleurs là toute la différence entre prévisions (« ce qui est prévisible, possible ») et prédictions (« ce qui va arriver ») : un horoscope fiable respecte toujours cette dichotomie.

Il est donc inutile de recourir à l’astrologie pour savoir quelle apparence aura l’homme ou la femme de votre vie, quelle sera sa profession ou encore combien d’enfants vous aurez… L’astrologie est une science de la vie, de l’univers et si on accepte unanimement qu’une prévision météorologique ou qu’une étude sociologique comporte une marge d’erreur, il est plus que temps de faire de même pour l’astrologie qui doit accepter de perdre son aura de connaissance infuse et transcendante.

L’astrologie et le libre-arbitre

La plupart des astrologues – peut-être par conviction et plus encore par tradition – avancent volontiers l’adage «  les astres inclinent, l’homme décide ». Je trouve personnellement que c’est aller un peu vite en besogne… Pourquoi ? Parce que l’être humain, au-delà même de l’influence des astres à sa naissance puis au cours de sa vie, est conditionné par un ensemble de facteurs biologiques, psychologiques et sociologiques.

Nous sommes tous le produit, tout à la fois, de notre thème, de notre éducation, de nos expériences, de nos épreuves, de notre milieu, de notre culture…
Deux points de vue s’affrontent sur la question : une naissance prédétermine-t-elle l’ensemble de ces facteurs ? Ou vient-elle se greffer à un ensemble aléatoire ne dépendant pas de l’astrologie ? Ou encore, un thème natal contient-il notre vie dans son entier (dans quel pays va-t-on naître ou vivre, avec quels moyens, en rencontrant quelles personnes, … ?), ou est-il juste un point de départ sur lequel vont influer diverses données dépendant du hasard pur ? Selon ma propre expérience, la vérité se situe au milieu de ces deux approches. Vous voilà bien avancé ! J’ai conscience que cette réponse de Normand vous laisse sur votre faim mais je me suis promis de ne pas alourdir cette brève introduction à l’astrologie avec des considérations métaphysiques que je réserve à des articles plus étoffés. Gardez simplement à l’esprit qu’à mon humble avis, la plupart des gens sont profondément englués dans un certain nombre d’automatismes et de réactions préconçues qui leur rendent difficile l’accès à un authentique libre-arbitre (au sens d’une « volonté d’action pure, dénuée de toute névrose et inhibition »).

Dire que chacun est entièrement libre de ses choix et actions me parait dangereux et sclérosant : cela sous-entendrait que ceux qui n’arrivent pas à se «  libérer » n’en ont pas suffisamment l’envie. Cela reviendrait également à minimiser le poids des contraintes psychologiques et sociales qui pèsent sur tout individu. Notre liberté de choix et d’action existe mais elle est plus ou moins réduite, ne serait-ce par le poids des choix et actions que l’on a déjà faits ! Aussi il me parait absurde d’indiquer à quelqu’un – aussi excellents que soient ses influx astraux du moment – que « s’il le veut, il le pourra ». Cela reviendrait à nier que certaines voies nous resteront à jamais interdites. Chaque personne possède ses atouts et ses handicaps propres. Chaque personne possède ses propres rêves mais certains d’entre eux ne se réaliseront jamais, du moins dans cette vie. L’idée d’une démarche volontariste qui arriverait à contrecarrer complètement l’action des astres et de la société ma parait donc assez chimérique (pour ne pas dire dérisoire). Sans doute est-il possible, grâce à la détermination, de canaliser l’influence psychologique des astres ; de même que certaines épreuves provoquées par les astres peuvent être dépassées et surmontées grâce à la volonté. Sans doute encore peut-on changer ses conditions de vie par une série de résolutions fermes. Il me semble pourtant que si un faisceau d’agents (astrologiques, environnementaux, sociaux…) s’opposent au libre-arbitre de quelqu’un, cette personne ne pourra guère aller à contre courant à moins de détenir un thème véritablement exceptionnel (comme un Gandhi par exemple).

L’astrologie doit rester humaine et à dimension humaine. Si elle se doit de prôner des valeurs positives et volontaristes (et ne pas tomber dans un sombre fatalisme tout aussi nuisible), elle ne doit pas cultiver le culte d’un surhomme capable, quelles que soient les circonstances, de dépasser sa condition de simple mortel. Les meilleurs astrologues eux-mêmes sont soumis à leur milieu et aux influx astraux car nous sommes tous les pièces d’une horlogerie galactique. Par ailleurs, comme Max Planck, j’ai tendance à croire que « parler de libre-arbitre reviendrait à dire que l’on renonce à comprendre scientifiquement ».

La quête de sens

Au final, l ’Univers et ses forces nous dépassent très largement, il est sage d’en avoir conscience et de rester humble dans notre lutte quotidienne pour accéder au bonheur.

Pour aller plus loin

Cette brève introduction n’ayant pas la prétention de l’exhaustivité, je vous invite à consulter, si le besoin s’en fait sentir, les compléments suivants :

– Si vous désirez appréhender l’astrologie sous un angle plus philosophique et métaphorique, l’article Qui suis-je ? est conçu pour cela ;
– Si vous souhaitez en savoir plus sur la profession d’astrologue, je vous renvoie à l’article Astrologue : mode d’emploi ;
– Enfin, si vous désirez avoir le détail des services que je propose, rendez-vous dans la rubrique Mes prestations.

Tous droits réservés Philippe REGNICOLI
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