Franquin et les astres de la Gaffe

André Franquin naît le 3 janvier 1924 à Etterbeek à 6h25, une commune de Bruxelles, en Belgique. Franquin dessine depuis l’âge de 5 ans et entre vers l’âge de 20 ans au studio de dessins animés CBA dans lequel il rencontrera des auteurs de BD connus comme Peyo (Les Schtroumphs), Morris (Lucky Luke) qui le présentera à Jijé, l’auteur de Spirou. Ce dernier lui cède son personnage en 1946, auquel Franquin ajoutera sa « griffe ». En 1957, il crée son double, le personnage inoubliable de Gaston Lagaffe. Voyons ensemble les différentes corrélations entre la psychologie des personnages et celle de leur auteur.

Thème et dominantes de Franquin

On pourra étudier le thème d’André Franquin à travers les personnages de ses bandes dessinées, notamment, Spirou et Gaston. Voici son thème :

Carte natale de André Franquin

Dominantes d’André Franquin

La première dominante qui apparaît dans le thème de Franquin est Saturne, par culmination en Scorpion et en Maison X, mais aussi par maîtrise du signe solaire, le Capricorne. Saturne (perfectionnisme, lenteur, ambition, sécurité) dans le Scorpion (profondeur, instinct, puissance, volonté…) met en avant une personnalité ambitieuse, volontaire, persévérante, patiente, et perfectionniste …tout ça dans le cadre de la profession. C’est bien la dominante saturnienne que l’on retrouve dans les dessins de Franquin, par leur précision.

Franquin dit d’ailleurs de lui-même :

« J’ai été un maniaque excessif pendant des années. Pour chaque dessin, chaque attitude, je faisais un nombre de brouillons étonnant. (…)J’ai toujours préparé très fort chaque dessin (…) je faisais un crayonné  » extrêmement fignolé. J’essayais d’imiter au crayon le plein et le délié du pinceau, j’essayais de préfigurer ce beau geste du pinceau qui enfle et redevient léger… Il fallait être fou pour faire un truc pareil… »

Notons, par ailleurs, que la Maison X se trouve en Balance laissant supposer une profession dans l’art (ici, le 9eme).

L’autre dominante qui ressort du thème est Pluton, à la fois par sa maîtrise sur l’amas en Scorpion (Lune, Mars et Saturne), et parce que la dominante, Saturne, est en Scorpion. De plus, le maître de VIII (Soleil) est en I, lui-même opposé à Pluton.

« Les idées noires », dessinées en 1977, représentant des monstres plus ou moins humains et abordant des thèmes violents, traduisent bien la dominante plutonienne de Franquin. Ces planches seront d’ailleurs par la suite publiées dans « Fluide Glacial », magazine lui aussi profondément plutonien car abordant des thèmes comme le sexe, la violence, la perversité, le tout sur un mode sarcastique. Franquin y aborde tous les sujets qui l’écorchent à vif : chasseurs, militaires, marchands, industriels, technocratie, religions, suicide, déprime, écologie, tauromachie, etc. La technique particulière employée pour les idées noires est un graphisme plus nerveux et plus fouillé, absence de couleur et caricature poussée à l’extrême, concourant à mettre en valeur les idées de cette série. On reconnaît ici les dominantes Saturniennes, pour le sens du détail, et plutoniennes pour l’aspect caricatural et extrême.

 

Idées noires

 

« Les Idées noires, c’est un peu Gaston trempé dans de la suie », expliquait Franquin au journaliste Francis Matthys (La Libre Belgique).

Franquin dit encore: « Cela vient sûrement d’une tendance à la dépression qui n’était pas mortelle car ce sont tout de même des gags pour faire rire, non ? (…)Ils n’ont pas de lien direct avec ma propre déprime car je n’ai pas fait des histoires tristes qui se prennent au sérieux. Mes « idées noires » sont vraiment une rigolade, et pas autre chose que de la rigolade !  » « J’ai toujours aimé dessiner des personnages monstrueux. Mais il a fallu attendre des décennies pour que j’ose en publier un, dans Gaston. Je croyais que ces monstres feraient peur, mais chaque fois que je les montrais à quelqu’un, il rigolait » On comprend dans ces propos que Franquin lui-même est sujet à la dépression. En 1984, Franquin sort d’une longue et terrible période de déprime qui l’a rendu inactif. On retrouve ici les dominantes tristes : Saturne/Scorpion et Pluton. Ajoutons que le maître de l’Ascendant (le Moi), Jupiter, est en XII (les épreuves, la souffrance, l’isolement).

La Lune semble ici être une autre co-dominante car le maître de l’amas en Scorpion, Pluton, est en Cancer, valorisant la Lune et Jupiter, le maître de I, est conjoint à la Lune.

« Interviewer André Franquin était un véritable bonheur. On retombait en enfance. Il nous entraînait avec lui dans sa cour de récréation imaginaire où les petits peuvent enfin faire la nique aux plus grands grâce aux bonnes blagues qu’il inventait pour eux. »

Par ailleurs, la Lune se retrouve presque systématiquement dans les dominantes des auteurs de Bd.

Spirou, Franquin et les astres

Voyons à présent comment les dominantes de Franquin sont exprimées dans les personnages de ses bandes dessinées :

Spirou

Franquin a repris en 1946 le personnage emblématique du journal Spirou avec succès. Il y ajoute sa griffe en insérant des gags en veux-tu en voilà car il a peur de ne pas faire rire. Il affine aussi Fantasio, l’ami farfelu de Spirou, le village de Champignac, et surtout le travail sur des personnages tels que le comte Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas de Champignac, Zorglub et dans « Spirou et les Héritiers » (1952) apparaît le Marsupilami de Palombie, qui accompagnera Spirou et Fantasio dans toutes les aventures suivantes. Spirou et Fantasio sont journalistes au Moustic puis au journal de Spirou. Franquin n’a sans doute pas eu de grandes difficultés à s’adapter à ce genre de personnages avec Saturne dominant qui donne le sens du détail, la neutralité froide du style journalistique, mais aussi avec Mercure (l’écriture) en I, donc co-dominante, et en Capricorne (pragmatisme, dénuement). Ajoutons que Spirou et Fantasio sont un peu comme deux frères et incarnent bien Mercure en I, mettant en exergue le signe des Gémeaux. Leur apparence extérieure, rappelant celle de l’adolescent imberbe (mince, élancé), correspond également à la description du Mercurien. Mais aussi, ils connaissent toutes sortes d’aventures, changent en permanence de lieux et d’ennemis. Ils vont sur tous les continents terrestres, voyagent dans le temps, ont affaire à des extraterrestres, un dinosaure, l’armée chinoise, la mafia new-yorkaise, moscovite…Leur mode de vie est donc aussi très mercurien (déplacement, curiosité…)

Spirou semble être le plus saturnien des deux. En effet, il garde le plus souvent sang-froid et sérieux, reste pragmatique et sage. On pourrait donc le résumer par les dominantes Mercure/Saturne.

 

Spirou

 

Fantasio, lui, est beaucoup plus instable et farfelu et reflète bien la fantaisie lunaire (comme son nom l’indique). Il invente, par exemple, le chapeau salueur, le fantacoptère et des lunettes à essuie-glaces. Fantasio sera tantôt gaffeur, tantôt paresseux, tantôt peureux, tantôt nerveux ou même déprimé. Il s’énerve beaucoup plus facilement que Spirou, souvent au point d’en venir aux mains, rappelant peut-être le Mars co-dominant de l’auteur (Mars conjoint à la Lune, en Scorpion). En résumé, il semble incarner les dominantes Mercure/Lune/Mars.

 

Fantasio

 

Disons un mot sur les autres personnages :

Pâcome Hégésippe Adélard Ladislas, Comte de Champignac apparaît dans « Il y a un sorcier à Champignac ». C’est un mycologue de renommée internationale touchant également à l’électronique, la biologie et la mécanique, ami des deux héros. Le Comte est un personnage très saturnien, d’abord par son extrême vieillesse, puis par son métier, chercheur, mais encore par l’arrivée tardive de sa renommée (Saturne en X). En effet, jusqu’à ce que Spirou et Fantasio le découvrent et le rendent célèbre, le comte était enfermé dans son château à faire des expériences. Dans les aventures de Spirou, la femme est représentée par Seccotine, une journaliste amie des deux héros. Dans le thème de Franquin, la Lune (image de la femme) est conjointe à Mars (action, rapidité, agressivité) en Scorpion (perspicacité, investigation), évoquant bien la journaliste aventurière représentée par Seccotine. De plus, cette conjonction est en XI et en trigone à Uranus faisant d’elle l’amie et l’égale de nos héros. Souvent, elle devance Spirou et Fantasio dans leurs recherches. C’est, elle, par exemple, qui va faire le premier reportage sur le Marsupilami. Elle exprime aussi très bien la Vénus en Verseau de Franquin : emblème de la femme libre, individualiste et émancipée. Notons que la Lune dominante chez Franquin et ainsi aspectée par Uranus et Mars, le pousse à défendre des causes avant-gardistes, ici, plus particulièrement, le féminisme. Franquin : « Il était impossible d’aborder certains thèmes dans Spirou. Or, j’avais évolué, j’en avais besoin. On glorifiait, à l’époque, les actes guerriers, on nous expliquait comment monter des maquettes d’avions de combat, on publiait des publicités pour l’armée. Moi, je voulais qu’on y aborde des sujets comme l’écologie, le féminisme. » Le Marsupilami est, avec Gaston, le personnage préféré de Franquin. C’est un animal trouvé en Palombie, une sorte de marsupial à l’allure particulière avec une queue immense et un cri étrange. Il semble incarner la dominante lunaire de l’auteur car c’est un être innocent, sympathique et affectueux; il est très animal et doit bénéficier de la protection de Spirou et Fantasio, ne pouvant survivre seul. Le marsupilami fonde d’ailleurs sa propre famille dans l’album « le nid des marsupilamis », titre évocateur de l’attachement au foyer et au cocon douillet rappelant le cancer. Ceci est amplifié par le fait que cet attachement est très primaire, animal et instinctif (Pluton en Cancer, Lune en Scorpion).

 

Marsupilami

 

Les « méchants » de Franquin ne sont jamais fondamentalement mauvais. Ils finissent souvent par se ranger du côté des deux héros comme Zorglub, l’inventeur raté, cupide, et concurrent du comte qui s’associe finalement avec lui. On reconnaît là l’humanisme indulgent de Franquin, traduit par sa dominante lunaire et un grand trigone en Eau (Mars, Pluton, Uranus) qui assouplissent.

Lagaffe, Franquin et les astres

On retrouve dans le personnage de Gaston Lagaffe, créé en 1957, les dominantes Lune/Saturne de Franquin. Physiquement, d’abord, il est lymphatique, mou, négligé et détendu (La Lune) mais aussi plutôt grand, voûté (Saturne). Gaston est le grand dadet à la physiologie d’un adolescent pas fini au tempérament lymphatique/nerveux caractérisé par Lune/Saturne.

Son caractère rappelle celui du Lunaire car il est sympathique, paresseux et « cool ». « Gaston Lagaffe est un touche-à-tout à la fois génial et poète, comme tous les grands savants, mais aussi paresseux et indolent. C’est le copain que l’on rêve d’avoir tout en se méfiant de la conséquence de ses actions. »

Il a aussi un côté très infantile : il adore faire des farces et invente tout un tas d’objets farfelus. C’est avant tout un imaginatif, un rêveur et un émotif (on le voit souvent rougir). Mais aussi, il a un côté très maternel puisqu’il possède un chat et une mouette rieuse dont il s’occupe comme de ses enfants, avec une indulgence caractéristique de celle de parents d’enfants gâtés (d’ailleurs, le chat et la mouette sont insupportables).

 

Gaston Lagaffe

 

La personnalité de Gaston est aussi marquée par le grand trigone en Eau du thème de Franquin. Celui-ci ne rend guère dynamique et fait « dormir sur ses lauriers » mais incline à l’inspiration et l’imagination. On retrouve ici le portrait de Gaston Lagaffe et de Franquin, tous deux créatifs. Le fait que ce trigone soit formé par des planètes actives voire agressives (Mars conjoint à la Lune, Uranus, Pluton opposé au Soleil) montre aussi de la révolte mais qui est transformée en énergie positive. Le trigone en Eau a un effet adoucissant et fait défendre des idéaux humanistes (nature, écologie et féminisme avec la Lune), modernes et anticonformistes (Uranus et Conjonction Lune/Mars en Scorpion et en XI). Ainsi, les inventions farfelues de Gaston (Uranus en Poissons, sextile au Soleil et Neptune, maître du Poissons, en trigone à l’Ascendant) sont inoffensives et ont des fins idéalistes et pacifiques, ou encore, elles permettent de s’amuser.

On le voit bien dans ce que dit Franquin à propos de la mouette rieuse :

« Gaston est un ardent amoureux et défenseur de la nature sous toutes ses formes. La campagne, les animaux, la mer, l’air pur, etc. sont des sujets qui le touchent de près et pour lesquels, s’il le faut, il n’hésitera pas à  » prendre les armes « …

Personnages secondaires et conclusions

D’autres personnages de la BD incarnent la dominante lunaire :

Yves Lebrac, illustrateur au Journal de Spirou. Son caractère artistique apprécie parfois le désordre causé par Gaston, quand toutefois il n’est pas la victime de ses gaffes. « Il est le personnage dont je me sens le plus proche. C’est un dessinateur, copain de Gaston. Et parfois, victime aussi. Mais il est incapable d’en vouloir à Gaston. Il est trop indulgent. »

Bertrand Labévue : « partie intégrante du trio du Gang des Gaffeurs… On ne sait pas ce qu’il fait… Il a une tête d’étudiant, dépressif constamment. » (La liaison Lune/saturne entraîne, en soi, une propension à la mélancolie,à une nostalgie douloureuse : on a du mal à grandir, on veut continuer à se réfugier dans l’enfance et dans le rêve).

Par ailleurs, l’humour de l’auteur se caractérise par la Lune co-dominante (enfance) sextile à Mercure en I (adolescence) qui fait un esprit jeune, espiègle, curieux, taquin et léger que l’on retrouve dans Gaston et toutes ses farces. Le fait que Mercure soit en Capricorne et la Lune en Scorpion donne un humour caustique, noir et un certain cynisme plus flagrant encore dans « les idées noires. » Notons que la dominante saturnienne en X n’est pas seulement incarnée par le personnage de Gaston mais aussi par le contexte même de la BD puisque l’histoire se passe sur le lieu professionnel de Franquin (les bureaux Dupuis).

En outre, le travail que doit accomplir Gaston (trier le courrier) traduit bien l’importance de la maison VI (travail rébarbatif, emploi subordonné, service, tri et rangement, quotidienneté) en Gémeaux et de la présence du Nœud nord en Vierge.

De Fantasio à Prunelle

Prunelle semble incarner parfaitement les dominantes Saturne/Scorpion, Pluton et Mars (conjoint à la Lune), par son caractère à la fois nerveux, angoissé et colérique, pressé par le temps et très pessimiste.

En remplaçant Fantasio par Prunelle, Franquin a caricaturé cet aspect de sa personnalité. Mercure/Lune/Mars (le nerveux désinvolte et impulsif) devient Saturne/Pluton (le nerveux angoissé) : « Si je poussais à fond un personnage nerveux angoissé comme Prunelle, ce serait épatant, parce que je dessinerais entièrement dans une facette de mon caractère… » « Prunelle a repris le rôle de Fantasio, c’est vrai, mais d’une façon plus grinçante, plus grimaçante, parce que c’est un personnage plus nerveux, plus torturé. […] Si j’ai à refaire Gaston, un jour, je développerai le côté angoissé de Prunelle, je le montrerai de plus en plus énervé, de plus en plus apoplectique. Il sera le type qui s’excite pour prendre un train … »

D’autres Saturniens sont présents dans la BD :

Monsieur Aimé De Mesmaeker, homme d’affaires sans aucun sens de l’humeur dont l’unique but semble être la signature de contrat. Joseph Boulier, Chef de la Comptabilité des Editions Dupuis.

 

Boulier

« J’ai voulu inventer quelqu’un qui, dans un monde où tout le monde s’amuse et travaille bien, mesure le prix des crayons. »

Joseph Longtarin, agent de police. C’est un peu le pendant de Prunelle à l’extérieur de la rédaction. Son idée fixe : verbaliser Gaston. Longtarin à la fois l’incarnation de la discipline saturnienne et de la maison VI (code de la route). Il est ridiculisé par Franquin : « Longtarin c’est finalement une adaptation de Guignol, c’est le gendarme qui se fait rosser à la plus grande joie des mômes… »

On pourra remarquer dans « Gaston Lagaffe » que les Lunaires (les infantiles sympathiques) s’opposent victorieusement aux Saturniens (les « sérieux » de la rédaction), comme si Franquin combattait lui-même sa dominante saturnienne, la Lune ridiculisant Saturne.

« Ma famille était de celles où l’on ne riait pas », se rappelait Franquin. « Mes parents étaient très renfermés. Mon père, un employé de banque, était très sérieux. Et moi, entre eux deux, j’avais cet énorme besoin de rire que je ne parvenais pas à combler. J’aurais acheté du rire comme on achète de la drogue ! C’est peut-être cet énorme manque qui a décidé de ma carrière. J’avais tellement envie de faire rire les gens ! »

Mademoiselle Jeanne

Elle est secrétaire au Journal de Spirou. Elle est amoureuse de Gaston, et celui-ci lui rend bien, car il rêve souvent d’elle. Mademoiselle Jeanne représente bien la maison VII en Gémeaux de l’auteur. Elle est un peu la « jumelle » de Gaston car elle n’a rien d’une héroine, elle est simple et c’est elle aussi une subordonnée de la maison Dupuis (secrétariat à relier à la Maison VI et la Vierge, importantes chez l’auteur) D’ailleurs, cet amour est totalement platonique, caractéristique de la Maison VII en Gémeaux mais aussi de Vénus en Verseau et Vesta (la pureté de la femme) conjointe à l’Ascendant.

« Elle était assez ingrate, au départ. Qu’elle ne soit pas belle était un gag! Depuis lors, je me suis aperçu que je la rendais plus agréable à voir, je ne dis pas pour autant que c’est une grande beauté. Gaston sait qu’elle est amoureuse de lui, mais ce qui l’a séduit d’abord c’est sa queue de cheval. »

Conclusions:

Ce qui marque chez l’auteur André Franquin est, premièrement, l’indulgence qu’il accorde à ses personnages, quelque soit leur caractère. Il pardonne aussi bien aux Lunaires leur paresse qu’aux Saturniens leur intransigeance. Tous les personnages finissent par être sympathiques, ce qui s’explique par la dominante lunaire de l’auteur (souplesse, indulgence) mais aussi parce que Franquin lui-même se réclame des deux parties opposées de lui-même (Lune/Saturne) qui semblent s’excuser mutuellement.

Dessin Franquin

Deuxièmement, on pourra admirer l’incroyable esprit inventif et original de l’auteur (à la fois dans Spirou et dans Gaston apparaissent beaucoup de créations scientifiques modernes) digne d’un Léonard de Vinci et sans doute explicables par Saturne (recherche) dominante en Scorpion (chimie) en X qui fait le chercheur mais aussi par le grand trigone en Eau (imagination, inventivité) comprenant Uranus (sciences modernes) qu’on retrouve, d’ailleurs, également chez Jules Vernes. Ces aspects font de Franquin un avant-gardiste idéaliste car défenseur ardent de causes humanistes (écologie, féminisme, pacifisme) à une époque où l’on glorifiait les actes guerriers. En dernier lieu, on peut évoquer l’état dépressif latent de l’auteur (Lune/saturne) qui finira par s’exprimer au grand jour, avec une certaine violence, dans ses dernières œuvres, « les idées noires », planches sur lesquelles souffle indéniablement l’esprit plutonien. Sources de références:

spiroufr.free.fr franquin.com

Tous droits réservés Mercure et Philippe REGNICOLI

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