Les degrés critiques et symboliques

Il existe bien des façons d’aborder l’interprétation d’un horoscope et plusieurs d’entre elles cherchent à percer la signification des degrés (plus petites unités du zodiaque, 10° formant un décan et 30° formant un signe). Nous allons donc ici nous pencher sur trois courants de pensées qui ont pour point commun d’attribuer une signification particulière à l’espace zodiacal en soi.

La première méthode est celle des degrés critiques issus de la course de la Lune, la seconde appartient à Wemyss travaillant sur les données de l’astrologie hindoue et la dernière est celle des degrés symboliques, méthode surtout soutenue et remise au goût du jour par les écoles astrologiques américaines.

Degrés critiques de la Lune

Une vieille division du zodiaque consiste à tenir compte de la marche de la Lune à travers les douze signes, en partant du 1er degré du Bélier.

La Lune mettant environ 28 jours pour parcourir le zodiaque, et se déplaçant à une vitesse moyenne de 13 degrés par jour, elle fait chaque jour une sorte « d’arrêt » à un degré spécifique du zodiaque.

Si nous partons du point vernal (0° du Bélier), et que nous relevons chaque étape journalière de la Lune, le second jour commencera au 13e degré; le troisième, au 26e; le quatrième, au 9e degré du Taureau, etc…

Degrés en Bélier

Ayant un déplacement considéré comme constant (ce qui n’est pas le cas en réalité), la Lune va finir par régulièrement se positionner au même point du zodiaque et nous pouvons nous rappeler les degrés critiques facilement :

En signes cardinaux (le Bélier, le Cancer, la Balance, le Capricorne), le 1er, le 13e et le 26e degrés sont critiques.

En signes fixe (le Taureau, le Lion, le Scorpion, le Verseau), le 9e et le 21e degrés sont critiques.

En signes mutables (les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire, les Poissons), le 4e et le 17e degrés sont critiques.

Interprétation des degrés critiques lunaires

Certains astrologues ont remarqué que lorsqu’une planète est à moins de 2 degrés de l’un de ces points critiques, elle semble exercer une influence bien plus forte que la normale, elle est en quelque sorte galvanisée, au même titre qu’elle le serait (mais de façon moindre) par une conjonction à la Lune.

En fait, l’appellation de degré critique est trompeur puisqu’il laisse entendre un côté forcément négatif à ce phénomène qui doit en fait être considéré comme une amplification et rien d’autre. Il est sans doute utile de préciser que critique vient du verbe grec krinê qui signifie « juger » et que les degrés critique nous permettent donc en théorie de juger plus facilement de la force d’un point du thème.

Évidemment, l’interprétation du dit point dépend ensuite, comme toujours, de l’ensemble du thème et plus particulièrement de la position angulaire de la planète, de sa place en signe et en maisons et des aspects qu’elle reçoit.

Dans la pratique, les degrés critique ne semble pas avoir une grande importance événementielle mais semblent en revanche en prendre sur un plan purement psychologique puisque les valeurs psychiques d’une planètes sur un degré critique semblent survalorisées.

Entre médium et astrologue

Par exemple un Mercure à 26° du Bélier renforcera sans doute le goût de la compétitivité intellectuelle tandis qu’à 26° du Cancer, elle renforcera l’imagination et le goût pour le passé et l’histoire.

C’est en priorité les planètes rapides qu’ils importent de comparer au degré critique car les planètes lentes (et surtout les trans-saturniennes) ne se déplacent souvent que de quelques degré par an et restent donc plusieurs mois, voir plusieurs années sur un même degré lunaire. L’étude des lentes restent toutefois intéressante sur un plan générationnel et peut indiquer une priorité générale pour une génération : ainsi, on constatera par exemple que les gens nés vers 1965 avait toutes Pluton aux alentours du 17° de la Vierge et que cette génération a bien était celle qui a entraînée une profonde et radicale transformation dans le monde du travail, dans le quotidien comme dans la santé et dans les sciences.

L’intérêt des degrés critiques restent toutefois assez limités mais peut être une excellente aide pour « juger » un thème difficile.

Autres degrés critiques

Les degrés sectoriels

Maurice Wemyss, astrologue écossais plus théoricien que praticien, s’inscrivant dans la branche rosicrucienne, étudia patiemment des centaines de thèmes afin de déterminer les degrés sectoriels, c’est-à-dire l’influence des degrés des maisons et non des signes.

Sa théorie est cité ici de façon anecdotique car Wemyss n’avait rien d’un grand astrologue mais sa démarche est toutefois intéressante.

Elle pose toutefois de gros problème, le premier étant qu’elle ne s’applique correctement qu’à des thèmes domifiés en maisons égales puisque, dans le cas de maisons inégales (Placidus par exemple), certaines maisons comportent plus de 30° tandis que d’autres font seulement une quinzaine de degré parfois.

Comme on l’aura compris son système repose sur la projection des 30° degrés zodiacaux dans le cadre des maisons et celles-ci doivent donc nécessairement être des portions égales de 30°. Précisons d’ailleurs que ce système est inspiré par l’école hindoue qui, elle, utilise des maisons égales.

Les degrés symboliques

Les degrés symboliques sont issus des fins fonds de la tradition et ont malheureusement été largement corrompu par le temps. Elle repose sur l’idée que chaque degré correspond à une image-clef dont l’importance ne doit pas être surestimée mais qui permet de stimuler l’intuition de l’astrologue et d’orienter parfois utilement son interprétation.

Ainsi par exemple une planète se trouvant entre 14 et 15° du Cancer « répondra » à l’image suivante « Un hercule s’en prend aux colonnes d’un temple. A ses pieds, un lion mort, plus loin, un hérisson, la patte posé sur un serpent qu’il a tué ». Ce degré peut être de manière général être vu comme un degré de puissance et de victoire sur l’adversité par la force (hercule) ou l’habilité (le hérisson).

Il existe toutefois plusieurs listes de référence, plusieurs listes d’images symboliques différentes.

Parmi elles, on citera la méthode d’Alan Léo (nom utilisé par plusieurs astrologue britannique du début du siècle) qui s’inspire de la tradition hindoue en donnant toutefois des opinions très tranchées et souvent contradictoires avec les autres interprétations.

Ainsi pour le 15° du Cancer donné plus haut en exemple : Amabilité envers les inférieurs, grosse capacité de travail.

On pourra aussi citer la liste de degrés d’Auger-Ferrier (paru au XVIeme siècle et aussi nommé « calendrier de Thèbes car il semble s’inspirer de la tradition égyptienne) qui donne l’image suivante pour notre degré exemple : « Un rat couronné, assis sur un toit. ».

Dana Rudhyar

Dane Rudhyar

Toutefois, les seuls degrés semblant véritablement présenter de l’intérêt sont ceux dits « symboles sabians », diffusés par Edmund Jones en 1931 et issus d’une collaboration entre cet astrologue américain et une médium, Elsie Wheeler. Ils furent ensuite largement commentés par Dane Rudhyar dès 1936, qui finit par aboutir en 1973 à une structure fort recherchée sous forme de mandala dans son livre « Symboles sabians, le sens des 360 degrés du zodiaque ».

Vous en saurez plus sur ces degrés ici :

http://www.sabian.org/

(site anglophone)

Tous droits réservés Philippe REGNICOLI

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2 thoughts on “Les degrés critiques et symboliques

  1. Donc les deux chartes indiquent des inclinaisons différentes de vie? J’ ai répertorié près de 9 auteurs, dont pres de 6 versions différentes, qui traitent de ces degrés, quelques uns se ressemblent mais apres recherches ceux qui se ressemblent se sont visiblement inspiré de la Volasfera de Sepharial. Nous ne pouvons oublier Leinbach,Weber et Charubel tout de même.

    Je commence à penser que nous devons interpréter ces images par nous même afin de connaitre l’ inclinaison qu’ elle suggère à notre subconscient. Je me trompe?

  2. Quelle différence existe t’il entre les symboles sabians et les 360° du zodiaque symbolisés par l’image et la cabbale de Janduz? RÉPONSE D’ANNE : Aucune, si ce n’est que les deux approches (et donc, les deux modes d’interprétation)sont différents.

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